Wilhem BELOCIAN à maturité pour enflammer la piste olympique

Wilhem BELOCIAN à maturité pour enflammer la piste olympique

Après une belle saison Indoor et un titre de Champion d’Europe sur 60m haies, Wilhem BÉLOCIAN est bien décidé à se faire une place sur le podium du 110m haies lors des Jeux Olympiques de Tokyo. Le Hurdler guadeloupéen qui a établi un nouveau record personnel en salle (7’’42) compte bien poursuivre sur sa lancée et s’entraîne pour briller dans le ciel olympique. Rencontre avec un champion « Made in Gwada » à la fois humble et ambitieux.

 

Wilhem, après la saison indoor que tu as réalisé, on imagine que le moral est au beau fixe. Dans quel état d’esprit es-tu à environ 2 mois des Jeux ?

WB : Vraiment, c’est sûr que l’hiver a été positif, avec de bonnes performances et avec de bons résultats surtout : champion de France Élite et Champion d’Europe en salle. Ce sont des titres qui comptent vraiment pour moi et qui jouent beaucoup sur mon moral donc ça me permet de préparer l’été sereinement. Actuellement, les séances d’entraînement se passent bien et j’ai hâte d’arriver en compétition pour voir ce que ça donne.

Malheureusement, en 2016 à Rio, tout ne s’est pas passé comme prévu (faux départs et disqualification en séries), comment abordes-tu cette nouvelle aventure olympique ?

WB : C’est sûr que les jeux de 2016 vont me suivre toute ma vie parce que c’est quand même un événement qui est difficile à oublier. Ça m’a beaucoup marqué mais c’est vrai que depuis c’est un nouveau Wilhem qui est là. Je ne prépare pas ces jeux comme une revanche mais comme un moyen de m’exprimer, de kiffer le moment donc je ne veux pas me mettre la même pression qu’en 2016. D’années en années, j’ai gagné en expérience et là j’arrive à une maturité athlétique donc c’est une bonne chose

Sur le plan physique, comment te sens-tu ? Le passage du 60m au 110 nécessite-t-il de grandes modifications ou adaptations ?

WB : Physiquement, je me sens en bonne condition déjà, tout va bien. Par rapport à la préparation, c’est différent. Après le 60m, il y a quand même cinq haies en plus, du coup on ne fait pas les mêmes distances à l’entraînement, pas les mêmes séances, c’est une autre préparation.

« Gratter des centièmes un peu partout »

On sait que les épreuves se dérouleront dans un contexte particulier (bulle sanitaire, pas de supporters étrangers), comment vis-tu cette situation ?

WB : Mentalement, c’est sûr que c’est un contexte différent de ce qu’on connaît d’habitude. Les Jeux Olympiques c’est un brassage de pays, de supporters donc dans ce contexte c’est sûr que ce ne sera pas le même événement mais ça restera toujours les Jeux Olympiques. Je pense que ce sera différent sur l’aspect de l’organisation mais je pense que l’ambiance sera quand même au rendez-vous. Tout athlète attend les jeux quels que soient les conditions.
L’hiver nous a permis d’évoluer dans ce type de contexte avec des compétitions à huis-clos et les premières épreuves ont été difficiles. Maintenant, on sait que les supporters ne sont pas présents physiquement mais ils nous soutiennent derrière les écrans et ça nous fait plaisir. Au final, c’est l’atmosphère qui changera mais on est là pour un but : courir et gagner. On vient, on gagne et on s’en va ! (rires)

Depuis ton titre de Champion d’Europe Indoor et ton nouveau record perso, quels sont les axes de travail spécifiques dégagés ? Où va-t-on gagner des dixièmes et des centièmes de seconde ?

WB : Sur les haies, c’est vraiment la technique et la vitesse qui comptent. Sur le départ aussi on va chercher à gagner un peu. Au final, on va gratter des centièmes un peu partout. On fait attention à tout, on ne néglige rien et ce sont vraiment les détails qui permettent d’avoir une performance différente de celles de nos adversaires.

En terme de chrono, tu as un objectif en tête ? Un temps qui pourrait te « garantir » une médaille olympique ?

WB : C’est sûr qu’on y pense mais avec des « si » on peut toujours refaire le monde. On fait donc en sorte de ne pas trop penser à ça. On essaie surtout de bien bosser à l’entraînement pour que les choses soient automatiques et que le jour J on puisse s’exprimer au mieux et être le plus performant possible.

« Nous permettre de briller et d’avoir cette force supplémentaire« 

Dans ta préparation, pratiques-tu d’autres sports pour rompre un peu avec la piste et pour te faire plaisir ? Si oui lesquels ?


WB : Non pas vraiment ! On ne fait que de l’athlé mais nos semaines sont très variées, on fait du sprint court, du sprint long, du spécifique vitesse, du spécifique haies, de la musculation et on fait des séances sur la plage aussi. Du coup, la préparation n’est pas monotone et on travaille beaucoup pour arriver sur le spécifique en étant physiquement fort.

La Guadeloupe sera bien représentée lors de ces Jeux de Tokyo, et les Guadeloupéens suivront sans aucun doute leurs champions. Quel message adresserais-tu aux autres représentant(e)s guadeloupéen(ne)s de ces Jeux et aux supporters guadeloupéens qui vont suivre ces Jeux ?

WB : Pour les autres participants guadeloupéens, de toute façon on va se retrouver là-bas au mieux en fonction de nos calendriers de compétition. Force à eux et j’espère que leur préparation se passe bien pour arriver performant le jour J.

Pour les guadeloupéens, on compte sur vous pour faire le fan-club comme on dit pour nous supporter et nous permettre de briller et d’avoir cette force supplémentaire pour nous surpasser le jour J.

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