Anita BLAZE « Etre médaillée, ça représente beaucoup »

Anita BLAZE « Etre médaillée, ça représente beaucoup »
« Être médaillée, ça représente beaucoup ! »

Un mois après Tokyo, quel bilan dresses-tu de ces Jeux ?

A.B. : Avec le recul, je dirais que c’est un bilan plutôt positif. C’est vrai qu’en individuel ce n’est pas le résultat que j’espérais mais j’ai su me remobiliser pour les équipes et ramener une très belle médaille d’argent. J’en suis très fière.

Les athlètes de l’Equipe de France ont pas mal partagé, via les réseaux sociaux, des petits moments de la vie quotidienne à Tokyo avec souvent des tables équipées de plexiglass, des tests covid à répétitions ou encore un village olympique parfois désertique… Peux-tu nous raconter un peu ce quotidien et comment tu l’as vécu ?

A.B. : Ça devait se faire en 2020, ça a été reporté, ils ont beaucoup parlé d’annulation donc je suis contente car les Jeux se sont déroulés. Il a fallu s’adapter car on savait qu’il y aurait des mesures sanitaires par rapport au virus donc on s’est adapté. On communiquait à travers les plexis mais je n’avais ni frustration, ni stress par rapport à ça. Il valait mieux que ce soit comme ça plutôt qu’il n’y ait pas eu les Jeux.

Tu es actuellement en vacances. Quand reprends tu le chemin des pistes ? Quels sont tes prochains objectifs ?

A.B. : Je ne sais pas encore. Il y a les championnats d’Europe à la mi-octobre. On a le choix de les faire ou pas. En rentrant, je vais en parler avec mon futur coach. Ensuite, le tournoi international de Petit-Bourg, normalement j’y serai mais je ne sais pas si je vais y participer pour l’instant. Mes prochains objectifs sont les championnats d’Europe et les championnats du Monde en 2022.

Vice-Championne Olympique, tu deviens un exemple pour les jeunes escrimeurs et pour certains jeunes qui vont pousser les portes des salles d’escrime. Comment vis tu ce nouveau statut et ce nouveau rôle ?

A.B. : Je le vis très bien ! C’est vrai que ça n’a pas changé ma façon d’être, je suis plutôt souriante, naturelle, emmerdante j’ai envie de dire (rires) mais médaillée olympique ça représente beaucoup de choses, beaucoup de sacrifices parce que ça fait plus de 20 ans que je pratique ce sport et pour moi c’est quelque chose de fort. Après c’est vrai que je serais très heureuse de partager mon expérience, mon parcours avec des jeunes, sportifs ou non, pour leur dire que faire un sport c’est important. Ça te permet de trouver un équilibre, de vivre des moments forts et des émotions au sein d’un club, d’une famille et de te créer des opportunités personnelles et professionnelles parfois.

On sait le contexte sanitaire très compliqué en Guadeloupe actuellement avec une rentrée encore incertaine. Penses-tu que l’effet Jeux Olympiques aura lieu si la rentrée sportive est reportée à début octobre ou après ?

A.B. : Oui et non parce que je me dis que si l’enfant veut absolument faire ce sport là, ça peut être l’escrime, le hand, le volley, le basket, il y a des moments pendant les Jeux qui sont restés gravés dans sa tête et l’envie de pratiquer sera toujours là.

Je pense que la date d’ouverture des clubs ne sera qu’un détail et il poussera la porte d’un club.

Un message aux acteurs du mouvement sportif (dirigeants, éducateurs sportifs, bénévoles) qui attendent la reprise mais pour qui la situation devient difficile et frustrante ?

A.B. : J’ai envie de leur dire d’être patient. Ce virus ça va bientôt faire deux ans qu’il existe et pour moi en tant que sportive j’ai dû attendre cinq ans avant de faire les Jeux. J’espère que la situation sera vite derrière nous car ça commence à faire long c’est vrai mais c’est comme ça, il faut être patient, courageux et persévérant ! On verra le bout du tunnel bientôt j’espère et les choses vont reprendre leur cours au fur et à mesure je pense.

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