Initiée en 2000 via la « loi sport » puis renforcée en 2014 sur la question de la place des femmes au sein des instances dirigeantes des fédérations sportives, la féminisation du sport est un axe de développement fort défini par le ministère des Sports et par le gouvernement. Sur cette base et dans la perspective des Jeux Olympiques de Paris de 2024, les fédérations sportives déploient sur l’ensemble du territoire national des dispositifs et actions favorisant la pratique pour toutes, l’accès au haut niveau ou encore la formation aux fonctions d’arbitre, de cadre technique ou de dirigeante. TIM’s Magazine a rencontré Solange TOUFFETTE, 2e vice-présidente de la Ligue de Guadeloupe de Handball et Responsable de la commission féminisation pour constater que les femmes prennent bien leur place !
1/ Quelle place occupent les filles et les femmes dans le Handball Guadeloupéen ?
ST : Les filles et les femmes occupent environ 40 % des licences du territoire. Elles s’expriment en fonction de leurs parcours et de leurs envies dans des fonctions diverses à la Ligue ou dans l’un des nombreux clubs du territoire. A la ligue de Guadeloupe de Handball, je suis moi-même 2e vice-présidente et vous pouvez rencontrer des femmes à l’œuvre dans le secrétariat général, la trésorerie ou encore sur des postes d’élues responsables de commissions. Au sein des clubs et du pôle handball 971, des femmes participent activement au développement du handball en étant entraîneur, arbitres et bien évidemment joueuses.
2/ Comment favorisez-vous l’accès des féminines aux formations d’éducatrices, d’arbitres ou de dirigeantes ? Existe-t-il des aides ou des dispositifs particuliers ?
ST : Il y a une vraie réflexion à mener et une prise de conscience à provoquer autour de la considération de la place de la femme au sein de la société et dans le milieu sportif.
La Fédération Française de Handball propose aux élues de ligue des formations sur la féminisation : l’arbitrage au féminin, réussir au féminin,…
Pour chacune de ces formations, nous faisons systématiquement un travail de transmission en revenant sur le territoire pour que cela profite au plus grand nombre de féminines.
Ainsi, Marie-Louise SOLÉ (salariée de la LGHB), Emmanuelle GALIPO (future entraîneur de beach-handball) et moi-même avons bénéficié de la formation « développement, animation et arbitrage de beach-handball » en Guyane pour ensuite transmettre notre savoir sur ce nouvel axe de développement.
Preuve que les femmes sont en mouvement, une référente beach-handball sera prochainement nommée au sein de la ligue.
3/ Avez-vous mis en place une communication spécifique à destination du public féminin ?
ST : Nous n’avons pas mis en place de supports spécifiques autour du handball féminin mais des actions et des temps forts qui leurs sont dédiés existent et fonctionnent !
On peut citer par exemple le sandball 100 % féminin (NDLR : handball sur sable) ou l’action « les 30 glorieuses » qui, à l’initiative de Véronique PETRO, réunit toutes les anciennes gloires de chaque club. La commission « féminisation » et la ligue organisent cette journée conviviale dans le cadre de la journée internationale des droits de la Femme.
Enfin, nous organisons des tournois de beach-handball féminin sur différents sites.
4/ On sait que les guadeloupéennes animent de belle manière le championnat de France et les grandes compétitions internationales, comment la Ligue de Guadeloupe de Handball prépare-t-elle la relève et le suivi de cette filière féminine de haut niveau ?
ST : La ligue s’inscrit dans la continuité du travail des clubs qui permet aux meilleures joueuses du territoire d’accéder au haut niveau.
Dans un premier temps, cela passe par la détection massive auprès des joueuses de clubs et des non licenciées lors des actions de promotion. Ensuite, on organise des regroupements de sélections inter-comités et inter-ligues pour affiner les observations et finaliser l’accès au Pôle Excellence Féminin.
Enfin, l’intégration de joueuses guadeloupéennes dans des clubs nationaux est une fierté pour nous, que ce soit pour la ligue mais aussi pour les clubs formateurs. Qu’elles soient dirigeantes, techniciennes, arbitres ou joueuses, les féminines prennent toute leur place dans ce processus qui mène au haut-niveau et participent à la féminisation du handball guadeloupéen !
- Sylvain ZEQUES
