Janvier / Février 2019

Janvier / Février 2019

VOILE TRADITIONNELLE

La Classe prend sa vitesse de croisière

La Classe de canots saintois de voile traditionnelle de Guadeloupe a été créée le 1er mai 2017 par un rassemblement de patrons emblématiques de la voile traditionnelle. Cette nouvelle instance a pour objectif d’insuffler une nouvelle dynamique autour du canot traditionnel guadeloupéen. En juillet 2018, elle valide l’organisation de la première édition du Traditour, censé remplacer le TGVT. Depuis, la Classe a renforcé sa structuration et affiche de nouvelles ambitions pour cette saison.

Après plus d’un an d’existence, la Classe de canot saintois de voile traditionnelle se compose d’un collège de navigants, d’un collège de clubs, et d’un collège de partenaires, chapeautés par un comité directeur réunissant neuf membres. « La Classe vise à développer la discipline, à augmenter sa pratique, à préserver le patrimoine et à impacter le territoire dans le sens d’un développement économique, social et culturel », rappelle Victor Jean-Noël, son président depuis le 17 octobre dernier.

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Lors de la remise des prix du Traditour, Victor Jean-Noël a rappelé l’impératif de développement de la CCSVT.

À sa création, un conflit opposait cette nouvelle structure au Comité Guadeloupéen de Voile Traditionnelle (CGVT), mais il semblerait que la situation soit plus apaisée, selon le nouveau président de la Classe : « Depuis mon élection, j’ai multiplié les efforts pour rapprocher les parties avec des invitations aux uns et aux autres. Je le fais au quotidien parce que je crois que la Guadeloupe a besoin d’une flotte de canots à voile traditionnelle et je ne suis pas le seul à le croire. Les choses sont en voie de pacification. La sérénité ne tardera pas à être de retour ».

Construire un secteur économique

La Classe s’est aussi engagée sur de grands chantiers, comme l’éducation des jeunes à la discipline dès le primaire par le biais d’une flotte adaptée à l’apprentissage des petits. Des discussions avec les chantiers navals et des bases nautiques ont déjà commencé pour créer des embarcations spécifiques. Autre engagement, celui de la reconnaissance du canot saintois comme canot du patrimoine par les autorités. Un bon moyen d’assurer la sécurité de la flotte mais aussi de naviguer au large, en toute légalité, sans démarches supplémentaires.
En tête de proue de tous ces projets, un plan de formation, validé par la Région, en voile traditionnelle. Cela permettra au moniteur ayant un certificat de qualification professionnelle de voile d’avoir une compétence complémentaire reconnue pour l’enseignement de la voile traditionnelle, et ainsi contribuer au développement de la discipline. Mais la priorité majeure reste de permettre aux navigants de s’exprimer dans une flotte fournie et proposer un spectacle nautique de grande envergure. Pour cela, trois grands événements sont au programme cette saison. Le premier est le Challenge Apiyé ; il s’agit d’une épreuve comprenant cinq régates, organisées par les clubs, qui auront lieu entre janvier et avril. Ce challenge sera suivi, au mois de mai, du championnat de la Guadeloupe qui se fera sur un week-end. Enfin, la 2e édition du Traditour viendra clôturer cette saison de voile traditionnelle.

PADDLE

Le monde sur un paddle

Il bourlingue sur tous les plans d’eau internationaux. Lui et son paddle, aux couleurs de l’équipe pro qu’il a intégrée il y a deux ans (Team 425). Avec Romuald Mamadou, c’est la Guadeloupe qui surfe sur des vagues étrangères, qui se fait connaître, et qui attire de plus en plus, comme en atteste la liste des inscrits de Ze Race.

À la fois sur le devant de la scène et dans les coulisses, Romuald Mamadou est un actif de la glisse locale. Après un bref passage dans les arts martiaux, petit, c’est dans l’eau qu’il finira par se sentir mieux. Aujourd’hui, il est un membre intégrant d’une team pro qui lui a ouvert les portes des plus prestigieuses compétitions internationales. « J’ai participé, il y a quelques mois, au Pacific Paddle Games. C’est une course internationale qui rassemble 600 personnes sur tout un week-end. Mais c’est surtout aussi la dernière étape des Championnats du Monde à Los Angeles. » À Dana Point, spot parfait pour les compétiteurs professionnels et les amateurs, Romuald repart avec la médaille d’argent sur sa catégorie. Sur le plan professionnel, c’est aussi l’occasion de nouer des contacts, notamment pour Ze Race, compétition downwind, organisée en Guadeloupe par son association nautique.

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Romuald Mamadou.
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Romuald Mamadou, nominé parmi les sportifs de l’année 2018, promeut la Guadeloupe à travers la compétition Ze Race.

La Guadeloupe, un spot prisé

Tahiti, Hawaï, l’Australie, autant de lieux dont les littoraux sont la scène des plus grandes compétitions de glisse. Et pourtant, les spots de la Guadeloupe peuvent trouver leur place dans le top de ces lieux paradisiaques. En tout cas, c’est l’avis de Romuald Mamadou qui, au bout de la 7e édition, réussi à imposer Ze Race dans le programme de nombreux riders. « Cette année, nous avons eu plus de 78 inscrits, soit une augmentation constante d’édition en édition. Il faut dire qu’on parle de 50 km de rame en pleine mer et dans des conditions assez intéressantes », présente Romuald. Ouverte aux professionnels comme aux amateurs, la course a réussi à séduire un nombre croissant de sportifs internationaux. « Nous avons eu l’occasion de recevoir des Anglais, des Américains, des Sud-Américains, sans parler d’Oscar Chalupsky, grand champion qui revient nous voir pour la 4e fois. » D’autant qu’ils ne viennent pas seulement pour la course. « Nous précédons Ze Race par une sorte de petit tour de l’île, où on leur présente les meilleurs endroits, en mer comme sur terre, et on sait que c’est un moment qu’ils apprécient vraiment. » Ces actions prouvent bien que l’archipel à des armes pour se défendre et présenter aux professionnels des sports de glisse des conditions de compétition différentes, mais tout aussi attirantes que celles des îles du Pacifique.

HANDBALL

Récap’ d’une victoire historique

Le 16 décembre dernier, l’équipe de France a décroché la médaille d’or du championnat d’Europe organisé en France. Un premier titre historique remporté face à la Russie à Paris-Bercy. Les Françaises ont su tenir leur rang de championnes du monde en titre, avec une défaite, un match nul et six victoires durant cette compétition.

Pour cette 13e édition du championnat d’Europe de handball, Olivier Krumbholz, le sélectionneur de l’équipe de France, avait retenu 18 joueuses dont les 3 Guadeloupéennes : Allison Pineau, Orlane Kanor et Jannela Blonbou. Comme pour le mondial 2017, l’arrière droite de l’OGC NICE, Jannela Blonbou, sera retenue comme remplaçante.
Le 29 novembre, les Bleues affrontent la Russie, championne Olympique en titre, pour le match d’ouverture de cet Euro 2018 à Nancy. Un premier match qui se soldera par une défaite, 26 à 23, malgré une impressionnante Orlane Kanor qui termine meilleure buteuse française avec 6 buts.
2 novembre, deuxième match du tour préliminaire, la France n’a plus droit à l’erreur pour ce match contre la Slovénie. Dès les premières secondes, les tricolores se rassurent grâce à leur défense bien en place et des attaques bien menées. Elles s’imposent 30/21 et assurent leur qualification pour le tour principal. Deux jours plus tard, les coéquipières d’Allison Pineau sont opposées au Monténégro qu’elles battent 25/20.

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Allison Pineau, demi-centre/arrière gauche de l’équipe de France.
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Le 16 décembre 2018, l’équipe de France a décroché la médaille d’or du championnat d’Europe organisé en France.
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Orlane Kanor, arrière gauche de l’équipe de France. ©FFHandball - S.Pillaud

En route vers le titre

6 décembre, place au tour principal à Nantes, la France affronte le Danemark. D’entrée de jeu, Les Bleues dominent leur adversaire et remportent le match 29 à 23. Trois jours plus tard, c’est au tour de la Suède. Au bout d’un match difficile, elles arrachent le match nul à la 58e minute grâce au puissant tir venu de l’arrière gauche guadeloupéenne, de Metz handball, Orlane Kanor.
Le 12 décembre, c’est une place en demi-finale qui se joue face à la Serbie.
Pour l’occasion, Olivier Krumbolz fait appel à Gnonsiane Niombla pour remplacer Kalidiatou Niakaté. La France décroche sa qualification en battant largement son adversaire 38/28.
14 décembre, les tricolores sont à Paris pour un duel face aux Pays-Bas en demi-finale. Les Bleues l’emportent 27/21. Le 16 décembre, la France retrouve la Russie en finale. Cette fois, elles ne laissent aucune chance aux Russes ; malgré un match accroché, elles décrochent leur premier titre de championnes d’Europe, en gagnant 24 à 21. Grâce à ce titre historique, les Bleues valident leur ticket pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, et peuvent préparer sereinement le Mondial prévu en décembre prochain au Japon.

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Le 16 décembre 2018, l’équipe de France a décroché la médaille d’or du championnat d’Europe organisé en France.

FOOTBALL

Le Racing rêve de la remontée

Entre roulement des effectifs, blessures et matchs à l’extérieur, le Racing Club de Basse-Terre tente, après sa relégation de Régionale 1 (R1), de ne pas faire de vieux os en division inférieure, la Régionale 2 (R2). Dans ce championnat réputé âpre, les Basse-Terriens continuent, tout comme la saison dernière, de laisser jouer leurs jeunes et de recevoir des adversaires dans des stades qui ne lui appartiennent pas.

Depuis un bon nombre d’années, la politique sportive du Racing Club est de miser sur la formation des jeunes. Très tôt, les joueurs U19 ont l’opportunité de s’illustrer chez les séniors. « On a des joueurs qui ont 21 ans et qui pourtant entament leur 5e année chez les séniors », se félicite Fabrice Otto. Toutefois, l’entraîneur du Racing concède que « parfois cela nous fait défaut d’avoir de jeunes qui manquent de maturité. Par exemple, pour le match contre la Juventus, le fait d’avoir quatre trentenaires sur le terrain, cela nous a permis de faire match nul, je pense ». Et les résultats comptent d’autant plus que le Racing Club de Basse-Terre figure parmi les favoris à la remontée. Entourés de l’équipe AN Jeunesse Evolution (ANJE) et de la Juventus de Sainte-Anne (reléguée l’an dernier), les basse-terriens se battent comme des beaux diables pour remonter tout de suite parmi l’élite guadeloupéenne. Du coup, les rouge et bleu arrivent à sortir leur épingle du jeu dans un championnat forcément moins technique que la division supérieure. « C’est vrai que la Régionale 2 est un championnat plus physique, et cela se voit au niveau des blessés », regrette Fabrice Otto, n’hésitant pas à mentionner la mansuétude de certains arbitres, « pas assez sévères » à son goût, comme la cause de certaines blessures.

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L’équipe sénior lors du match contre la Juventus à Sainte-Anne. ©Fabrice Otto
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Fabrice Otto, entraineur du Racing Club Basse-Terre. ©Philippe Briot

Du coup, les complications, le Racing n’en veut plus. La saison dernière a été marquée par des impondérables, notamment les ravages de l’ouragan Maria sur les structures sportives du chef-lieu. « L’an dernier a été une saison très difficile », déplore Thierry Saint-Clément avant de constater que les conditions de la pratique sportive à Basse-Terre ne sont toujours pas optimales, « Aujourd’hui encore nous n’avons pas d’éclairage pour des matchs le soir à Rivière-des-Pères. Et comme il y a des priorités parfois par rapport à la R1 (la Gauloise de Basse-Terre, ndlr), on se retrouve à recevoir à Capesterre Belle-Eau, ou les matchs du soir à Bouillante ». Le club se fraie donc un chemin parmi les obstacles qui jalonnent la pente vers la R1 ; sésame qui, dans ce contexte, prend des airs de récompense.

TENNIS

Miser sur l’écosystème

Réunie en Assemblée Générale en décembre dernier, la Ligue de Tennis de Guadeloupe a fait, comme le veut la tradition, le bilan de l’année 2018 et a posé les objectifs de l’année 2019. Les présidents de clubs étaient présents et ont pu prendre acte des projets portés par la Fédération Française de Tennis (FFT), dont la ligue se fait le porte-voix en Guadeloupe.

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Assemblée Générale de la Ligue de Tennis de Guadeloupe.

« En 2019, nous entrons véritablement dans l’action », annonce Christian Forbin, le président de la Ligue de Tennis, avant de détailler : « avec notamment des contrats d’objectifs pour les clubs. Désormais, nous ne donnerons plus d’argent aux clubs sans cette contrepartie ». Cette volonté de la Fédération Française de Tennis, appuyée localement par la ligue, vient de la gouvernance. Pour rappel, il y a deux ans, la ligue de Guadeloupe a fortement appuyé la liste de la nouvelle équipe qui est aujourd’hui à la tête de la plus haute instance du tennis français. Son objectif, mettre le paquet sur l’écosystème qui fait tourner la discipline, à savoir : les parents, les joueurs ou encore les clubs. Cependant, le Master 1000 de Rome ne s’étant pas fait en un jour, le projet rentre dans sa phase d’action seulement en 2019. Les deux années précédentes ont été celles de la mise en place des objectifs, l’étude du terrain pour 2017 et la mise en place des réformes en 2018. Du côté des compétition, pas de gros changement, à l’exception de l’Open de Tennis du Gosier, qui ne se tiendra finalement pas. À ce sujet, le président de la ligue, Christian Forbin, a tenu à rappeler que le dialogue avec l’ATP « s’est fait en toute transparence, mais manifestement, il était trop compliqué de remettre aux normes les cours » devenus obsolètes pour la tenue de telles compétitions.

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