David DUCOSSON : « Ma seule pression, c’est d’être à l’arrivée »

David DUCOSSON : « Ma seule pression, c’est d’être à l’arrivée »
David Ducosson connaît bien la Route du Rhum. D’abord pour avoir été le préparateur de skippeurs guadeloupéens. Mais sa première expérience de la course en tant que navigateur s’est soldée par un abandon précoce. Cette fois, il espère bien arriver à Pointe-à-Pitre.
À 50 ans, David Ducosson s’élance pour la deuxième fois sur la Route du Rhum. Cette fois, il entend bien être à l’arrivée. Car lors de sa première participation au « Rhum », il n’a pas pu terminer l’épreuve. En 2018, sa course a duré seulement cinq jours, conséquence d’une série de déboires. « J’ai eu des problèmes lors du passage de la première tempête. Une voile à l’avant s’est coincée et j’ai eu des soucis avec mon système de barre, sans compter sur d’autres soucis avec mon pilote automatique ». Quatre ans plus tard, David Ducosson affiche sa détermination : « J’aborde cette deuxième participation motivé, impatient. J’ai hâte de partir et surtout d’arriver. »
La saison 2021 – 2022 s’achève donc sur ces notes d’espoir et de plaisir sur lesquelles l’ensemble du mouvement sportif compte bien s’appuyer pour la suite. Les grands rendez-vous d’ailleurs s’enchaînent et ne manquent pas au calendrier. Les premiers Jeux de la Caraïbe du 29 juin au 03 juillet 2022, le Traditour 2022 qui se relance avec une 20e édition et le Tour Cycliste de la Guadeloupe du 05 au 14 août 2022 seront parmi les événements qui profiteront de cette dynamique retrouvée et de cet élan collectif.

Naturellement poussé par les vents du Rhum

Gérer la trajectoire, les voiles, les nuits et les très courtes périodes de sommeil… rien n’est facile à bord. Mais l’envie d’être bon, d’être performant sait booster l’homme. « On dort peu durant une course, dit-il. Le maximum c’est quatre ou cinq heures par jour et par tranches de vingt minutes. Mais le plus dur pour moi c’est la météo, les gros temps à gérer ».
C’est son métier de skippeur qui l’a naturellement poussé vers les vents du Rhum. « J’exerce depuis une vingtaine d’années ou même un peu plus, poursuit David. C’est le fait d’avoir travaillé comme préparateur pour d’autres skippeurs, comme Claude Thélier ou Philippe Fiston, qui a fait grandir encore plus cette envie. Donc pourquoi pas moi » ?
Prendre une nouvelle fois le départ de la Route du Rhum n’a pas été sans difficultés. David Ducosson aborde un défi que doit relever tout skippeur. « De tels projets se préparent très tôt. Or en Guadeloupe, c’est dur de parler de partenariat des entreprises au-delà d’un an avant la course. C’est compliqué de trouver des sponsors après la période Covid.
C’est toujours compliqué de démarcher les partenaires. On y arrive, mais ce n’est pas évident ».
« Je joue le jeu pour la visibilité des sponsors, reprend-il, la seule pression que les skippeurs locaux ont, c’est d’arriver de l’autre côté. On est tenu d’arriver au bout. J’espère faire la traversée entre quinze ou dix-huit jours sachant que le record du bateau est de 14 jours ». Quelques jours avant le départ, David Ducosson a dû mettre le cap, depuis le Sud-Ouest de la France, vers Saint-Malo. Tout en admettant qu’il restait encore beaucoup à faire dans la préparation. À trois semaines du départ, les sentiments semblaient se confondre : « Le grand départ, c’est beaucoup d’émotions, de stress, on laisse la famille sur le ponton. Traverser l’atlantique ce n’est jamais évident. Et puis, on croise régulièrement des baleines ou autre mammifères marins, c’est une énorme expérience. » Des émotions que David veut cette fois vivre jusqu’au bout, à Pointe-à-Pitre. « L’objectif est d’arriver et de faire une belle trajectoire, d’être le plus rapide que possible pour ne pas laisser les copains s’en aller ».
Un défi que David Ducosson estime à sa portée. « Je suis inscrit dans la catégorie Rhum multicoque avec un bateau de 15m24 de long et 12 mètres de large. On est seize bateaux dans ma catégorie. Je vise le top dix, voire même au-dessus. Car sur le papier, j’ai un bateau qui peut viser le podium ». On saura très vite si les vœux du navigateur se sont réalisés.
Âge :50 ans (26/03/1972)
Bateau :Trilogik Dys de cœur
Catégorie : Classe 40
Nombre d’inscription : 2e participation, après celle de 2018. Course non terminée due à une casse après cinq jours de course
Budget : environ 220 K€ C

————————— David Donotien

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