Accroché à ses blocs, Gabin Aubry vit intensément sa passion pour l’escalade.
Alors que l’escalade vient d’entrer dans le sein olympique, une petite division de passionnés a créé un club à Sainte-Anne. Là, deux coachs y entraînent une dizaine de jeunes, dont fait partie Gabin Aubry. Le jeune homme s’y présente deux fois par semaine et joue des coudes contre la numéro 2 de l’escalade en bloc jeune du Québec, Madeleine Lesage.
C’est jour de compétition chez Gwada Grimpe. Huit adolescents s’échauffent au signal de Clément Boutry, coach d’escalade. Derrière eux, leur petit Everest, un mur de près de trois mètres de haut, incliné, coloré, plus difficile qu’il n’y paraît. Après avoir noué ses chaussures, Gabin Aubry s’élance sur une voie moyenne, pour commencer. Selon les règles de l’escalade en bloc, il évolue de prises en prises, en respectant le code couleur. Pas effrayé, le jeune homme évolue, concentré, assure ses mains, arrive au sommet, valide sa prise et se lâche ensuite, avant d’aller noter son évolution sur un petit papier. Le goût de l’escalade lui vient de son père, et avant d’aboutir en Guadeloupe, c’est dans les Vosges qu’il apprend. « Nous y allions durant les grandes vacances, le seul moment où je pouvais continuer à en faire. J’ai connu Gwada Grimpe simplement parce que je suis du quartier. C’était l’occasion d’en faire tout le temps. » À 17 ans, il couple donc sa nouvelle passion avec les cours de première du lycée hôtelier et la préparation physique nécessaire à sa pratique. « L’escalade demande beaucoup. Il faut être endurant musculairement. Les bras, les mains, le dos, tout est mis à contribution et le corps doit être prêt à encaisser. »
En fait, la force développée réside dans la capacité à supporter son propre poids.
Vers un vrai mur de grimpe
À l’heure où l’escalade vient juste de rentrer dans les sports olympiques, ça reste un peu difficile de se projeter dans une carrière sportive. « Pour l’instant, j’ai du plaisir à pratiquer mon sport ; après, on verra avec la nouvelle salle comment les choses évoluent. » La nouvelle salle, c’est l’évolution de Gwada Grimpe vers un complexe d’escalade en bloc tel qu’on les connaît dans l’Hexagone. « Nous serons désormais installés au Gosier. La salle sera grande et offrira de nombreuses voies, ce sera tout à fait différent », décrit Frédéric Lesage, fondateur de l’association. Les sensations resteront pour autant différentes de l’escalade dans la nature. « Ce sont deux mondes. Dans la nature, c’est beaucoup plus long, les voies font au bas mot 60 mètres ; avec la corde, on prend conscience de la hauteur, et en même temps, c’est une belle sensation de liberté. » À l’inverse, le mur, c’est l’empire de la technique et de la réflexion. La prochaine salle devrait aider des talents tels qu’Aubry à développer tout leur potentiel.
La fiche tech’
LES DISCIPLINES DE L’ESCALADE
L’escalade en nature. Se pratique sur des parois classées selon leur difficulté.
L’escalade de vitesse. Mur vertical, les pratiquants doivent rallier le sommet en un temps record. C’est une discipline spectaculaire basée sur l’explosivité et l’agilité. Elle a été sélectionnée par le comité olympique.
L’escalade en bloc. Le comité olympique l’a incluse dans les épreuves des prochains jeux. 20 hommes et 20 femmes seront donc en compétition pendant quatre jours et se disputeront dans le cadre d’un classement combiné des escalades de bloc, de difficulté et de vitesse.
- Priscilla Romain