Caribbean All Starz : de la danse au cheerleader

Caribbean All Starz : de la danse au cheerleader
Les Caribbean All Starz à l’entrainement à la plaine Grand-Camp aux Abymes

De plus d’une quinzaine, leur groupe s’est réduit, en l’espace de quelques années, quatre filles régulières, mais les cheerleaders Guadeloupéennes rassemblées sous le nom de Caribbean All Starz sont déterminées à faire émerger leur discipline quitte à, faire ça et là, quelques concessions.

La mythique jupe plissée affriolante et courte qui nourrit tant de fantasmes, cache une réalité sportive indéniable. Le cheerleading, à ne pas confondre avec les pom-pom girl, est une discipline qui compile la danse, le tumbling (gymnastique au sol) et les acrobaties aériennes. Il y a cinq ans, ce menu relevé séduira le groupe de Caribbean All Starz qui décide, après près de dix ans d’existence d’opérer un virage radical de la danse vers le cheerleading après une participation aux play off de Basket. 

Les progrès arrivent
très vite

Mais n’est pas cheerleader qui veut. Avant de voler de bras en bras, il faut tout de même acquérir quelques compétences gymniques. Les filles qui constituent désormais le noyau dur du groupe ont dû acquérir de nouveaux repères dans l’espace. “Une fois que l’on a dépassé la crainte, il reste à transformer ses repères au sol en repères aériens. Cela paraît compliqué, mais avec de l’entraînement, même pour des filles qui ne sont pas gymnastes, les progrès arrivent très vite.” assure Cassandra Orel membre du groupe. Ces repères, Cassandra les a acquis après de longues années de gymnastique, de même que sa coéquipière Ludmina Saint-Alban. Ce sont elles qui guident les autres filles du groupe, qui, elles, sont des danseuses pures. “J’ai fait du modern jazz et du classique, c’est un background qui m’a permis de gagner en souplesse et en grâce, mais il me fallait faire des efforts en gymnastique c’est là que l’expérience des filles a été très utile.” avoue Laëtitia Volny-Anne. Mais elles ont beau se préparer et courir les matchs et les événements, les filles ont bien du mal à faire exister.

 

Départ en études, retour incertain

Même armées de toute la détermination du monde, à cinq ou six, on ne répond pas aux critères du cheerleading. Ailleurs, et spécialement aux Etats-Unis, où ce sport est né, un groupe peut comporter plus de vingt acrobates et danseurs. “Avant, nous étions plus d’une quinzaine, mais au fil des années, nos membres sont partis faire leurs études et ne sont pas revenus. Le groupe a fondu irrémédiablement et on ne peut quasiment rien faire pour arrêter cela.” se désole Laëticia Volny-Anne, membre historique de l’association.

Pour écoper la saignée, les castings organisés par le groupe se sont avérés, jusqu’à là, inefficaces. “Nous pourrions aller chercher des collégiens par exemple pour travailler avec eux plus longtemps. Mais compte tenu de nos horaires d’entraînement qui se tiennent plutôt tard, nous avons besoin de recrues majeures et véhiculées.” explique Laëtitia. “Et les profils intéressés par notre activités sont des jeunes entre 18 et 25 ans en général et ils sont absents et on ne peut pas les empêcher d’aller faire leurs études” constate Ludmina dépitée.

Difficile de se battre contre la démographie vieillissante de la Guadeloupe. Pour autant, les filles ne s’avouent pas vaincues. Leur stratégie ? Multiplier les prestations, elles veulent se faire connaître et attirer de très jeunes recrues qu’elles prendront le parti de former elles-mêmes. “Lors du forum des sports de Destreland, nous avons mesuré l’attrait des petites filles pour notre programme, cela conforte notre stratégie” espère Cassandra. L’idée est de surfer sur l’intérêt exprimé par les petites filles quitte à se former pour les accueillir dans une activité sportive. C’est un investissement à long terme qui assurera la pérennité de la troupe. Pour les besoins urgents, les filles ont décidé d’intensifier les castings en espérant séduire des gymnastes en recherche d’une activité transitoire ou complémentaire.

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