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Ne parlez plus de natation synchronisée. Préférez les termes natation artistique. En Guadeloupe, les jeunes naïades qui la pratiquent évoluent en partie au Club des Étoiles Marines, un des plus anciens clubs du département. Parallèlement à son calendrier sportif, il a pris l’option de promouvoir la discipline à travers le sport santé et le sport pour tous.
Sans faire une croix sur ses ambitions sportives, le club des Étoiles Marines a choisi une voie singulière. Comme toutes les disciplines qui mêlent esthétique et performance sportive, la natation artistique aurait pu fermer ses portes aux jeunes filles qui ne répondaient pas à ses critères physiques. Tout au contraire, en axant une partie de sa politique sportive sur le sport santé, cette association a choisi d’accueillir toutes les prétendantes, avec l’ambition d’en faire des jeunes femmes épanouies et bien dans leur peau. « Nous avons décidé de changer d’approche ! Si une jeune fille rêve de faire de la natation artistique, mais a des problèmes de surpoids, elle sera la bienvenue chez nous, car la natation artistique va lui permettre de faire de l’activité physique en se faisant plaisir, et ca va peut-être l’aider à sortir de ce surpoids ! », explique Isabelle Behnke, la présidente des Étoiles Marines depuis 2015. Différents niveaux de pratique sont proposés pour les nageuses voulant faire de la compétition, et depuis deux ans, un groupe loisir a été créé. Mais les valeurs de respect, de bienveillance et de dépassement de soi sont communes à tous les niveaux.
Ouvrir les perspectives
Dans la même veine, les Étoiles Marines ont mis en œuvre plusieurs actions pour synchroniser la natation artistique, le sport santé et le sport pour tous. Depuis deux ans, le club a établi un partenariat avec la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS), afin de permettre à des femmes ayant des problèmes de santé (maux de dos, diabète, obésité) de reprendre une activité physique grâce à la natation artistique. Une dizaine de femmes sont ainsi devenues membres du club via cette action. Cette année, un autre partenariat, avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), est venu renforcer la politique de l’association. Avec cette convention, une diététicienne est jointe au club pour diagnostiquer et suivre les adhérentes. Les nageuses détectées bénéficient d’un programme de suivi pris en charge par l’ARS.
C’est sans doute ce travail qui a permis au club d’être reconnu d’utilité publique. Cette reconnaissance est le résultat d’une démarche engagée il y a trois ans. Cette reconnaissance lui permettra surtout d’avoir les moyens de continuer ses actions et concrétiser ses projets sportifs. Une fois ce volet pérennisé, le club va cette fois entamer une conquête de la Caraïbe et s’ouvrir à l’Amérique pour offrir plus de perspectives à ses nageuses. L’ouverture d’une section masculine est aussi dans les cartons. Elle permettra aux deux hommes qui sont déjà dans ses rangs d’évoluer avec leurs pairs.
- Yvan Lemare