Patrice TABAR : Toujours plus haut

Patrice TABAR : Toujours plus haut

Patrice Tabar est l’un des entraîneurs emblématiques du handball Gua-deloupéen. Pourtant ses débuts il les consacre à l’athlétisme puis au basket pour choisir définitivement le hand, à la Gauloise. Il a 17 ans et nous sommes en 1977. Parcours d’un sportif volontaire et talentueux.

TIM’s Magazine : Comment avez-vous vécu ces années Gauloise ?
Patrice Tabar : Nous étions un excellent groupe. On s’entraînait trois à quatre fois par semaine et nous savions ce que nous voulions donc on fonçait y compris pendant les fêtes. Je sortais régulièrement meilleur buteur de l’équipe, mais ce sont mes coéquipiers qui me mettaient en bonne condition pour briller. On se battait pour un objectif commun : tout gagner.

T. M. : Quel a été votre parcours après la Gauloise ?
P.T. : Je suis parti faire mon service militaire, à Hyères dans le sud. Puis à Tours pour une formation. Là-bas j’ai joué pendant deux ans à l’université avant de rejoindre l’équipe de Carcassonne en tant que semi pro. J’ai réalisé une année très intéressante en compagnie de deux joueurs martiniquais qui sont arrivés en même temps que moi. En 1983, je suis revenu au club de la Gauloise comme responsable des juniors. Mon expérience m’a alors permis d’inclure de l’exigence et de travailler dans de bonnes conditions.

T. M. : Vous avez un florilège de distinctions que d’aucun vous envie
P.T. J’ai remporté dix titres de champion de la Guadeloupe, huit titres de vice-champion, sept fois vainqueur de la coupe de la Guadeloupe, et tout cela avec la Gauloise. En 2017, j’ai remporté la coupe avec la JTR et cette année avec l’Intrépide. J’ai remporté la super coupe lors de sa création en 1994 avec la Gauloise et en 2017 en tant qu’entraîneur avec la JTR et cette année avec l’Intrépide. En National 3, on a eu deux titres et on terminait deuxième la plupart du temps. Avec la sélection, nous avons été champions de la Caraïbe.
T. M. : Vos qualités ont été remarquées par les hautes instances du hand local. Comment avez-vous vécu ces expériences ?
P.T. : Je suis reconnu en tant qu’entraîneur sur le plan régional et même inter-régional. Lors de l’installation du pole en 2003 avec Francis Malinur (CTS), je me suis occupé du pole des garçons et jusqu’à cette année. J’ai réussi à combiner les entraînements avec les jeunes du club et des sélections que ce soit en inter-ligues ou en inter-comités, aux côtés de Marie-Louise Solé. Je les faisais progresser de manière collective et individuelle. La majorité des jeunes qui sont passés avec nous au pole joue aujourd’hui en haut niveau et se retrouvent dans les meilleurs clubs de l’Hexagone.

T. M. : Pourquoi ce nouveau challenge à l’Intrépide ?
P.T. : Je suis déjà passé à l’Intrépide en 2014 en duo avec Olivier Orfèvres et nous avons été champions. Puis je suis reparti vers la JTR. Mais j’ai eu envie de retrouver ces jeunes que j’avais côtoyé la première fois et les anciens aussi, comme Simmons et Malick Lupot. On s’est fixé des objectifs dès le début de la saison : le championnat, la coupe et la super coupe. Et nous les avons atteints. Cette saison, j’ai eu la chance de bosser avec quatre générations de joueurs. William Saha est un bijou, pétri de qualités, et les autres aussi. Cela m’a facilité la tâche tout en tra-vaillant dur. C’est le prix à payer pour une très bonne saison.

T. M. : Vous venez de remporter un nouveau titre de champion. Quel est votre état d’esprit ?
P.T. : Ma motivation est intacte. C’est toujours un challenge pour moi de former les jeunes. Malgré les difficultés pour s’entraîner, les complications pendant les périodes de carnaval et les nombreuses blessures, nous avons beaucoup travaillé sur l’envie. Nous avons mis de la qualité, de la cohésion, pour être productifs pendant les matches. Nous avons étudié les vidéos de nos adversaires pendant les rencontres. Cette première partie consistait à se placer pour mieux préparer les playoffs … une autre compétition.
T. M. : Quels sont vos objectifs pour la suite de votre carrière ?
P.T. : Je vais continuer à former les sportifs. Je pense retourner un jour à la Gauloise, pour faire progresser les jeunes, faire avancer le club et le handball guadeloupéen. Récemment, j’ai suivi une formation de Beach hand. J’attends qu’elle soit certifiée, mais je fais partie des premiers cadres qui pourraient développer cette discipline en Guadeloupe, avec Joel Bajazet.
T. M. : Quels sont vos plus beaux souvenirs dans le handball ?
P.T. : Les bons souvenirs durent longtemps. Mais je crois que mes plus grandes émotions, je les ai eues en tant que joueur. Mon équipe me procurait de la joie, et j’ai encore le goût du plaisir que l’on ressent après chaque victoire. Le handball m’a énormément apporté. Je garde aussi en mémoire le titre de champion de la Caraïbe avec Francis Malinur et des Jeux des îles aux Canaries et en Guadeloupe. Bref le Hand a rempli ma vie sportive. 

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