TIM’s Magazine s’est donc mis aux couleurs
de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Avec 138 engagés (cent de plus qu’en
1978), l’édition 2022 de cette course bat
des records. Le seul magazine sportif guadeloupéen ne pouvait passer à côté. Au fil
du temps, la Route du Rhum s’est imposée
comme un événement majeur et populaire
(presque au même titre que le Tour cycliste
de la Guadeloupe, sur lequel nous revenons
en guise de rétrospective).
De grands noms du nautisme ont contribué
à cette popularisation. Citons Mike Birch,
premier vainqueur (tout récemment disparu), Francis Joyon, dernier vainqueur,
Florence Arthaud, première femme à avoir
remporté l’épreuve. Laurent Bourgnon
(deux fois vainqueur), Philippe Poupon,
Marc Pajot et Bruno Peyron ont aussi donné
ses lettres de noblesse.

La Route du Rhum a contribué à réconcilier les Guadeloupéens avec la mer. Il aura
fallu attendre la quatrième édition, en 1990,
pour voir le premier d’entre eux, Claude
Bistoquet, embarquer à Saint-Malo sur un
vieux trimaran. Des milliers de Guadeloupéens guetteront l’arrivée de leur nouvel
héros. L’histoire, nous la connaissons, le
bateau du skippeur finira contre les rochers
à Capesterre Belle-Eau. Si près de l’arrivée !
Souvenirs, souvenirs…
Bistoquet a, depuis, ouvert la voie à d’autres.
Victor Jean-Noël, Luc Coquelin, Vincent
Beauvarlet, Claude Thélier, Philippe Fiston, Jimmy Dreux, Willy Bissainte, Christine Montlouis, Rodolphe Sépho, Dominique Rivard… Avec sept Guadeloupéens
engagés cette année, le record de 2014 est
battu. Ce numéro leur consacre un dossier.
Ils sont plusieurs à espérer finir premier de
leur catégorie. C’est tout le mal que nous
leur souhaitons.
S’il fallait encore le rappeler, l’impact de la
Route du Rhum dépasse le seul cadre du
sport. Citons les mots d’Ary Chalus, président du conseil régional, dans sa lettre
parue sur le site officiel de La Route du
Rhum : « Bien plus qu’un événement sportif
de portée internationale, la Route du Rhum –
Destination Guadeloupe est un véritable vecteur de développement économique pour
nos îles, tant du point de vue de la valorisation de nos savoir-faire, que de l’attractivité
de notre archipel auprès d’un public national, voire international. »
La Route du Rhum restera une course à destination de la Guadeloupe tant que la volonté
politique sera bien sûr au rendez-vous. Mais
aussi, si chaque Guadeloupéen y trouve
son compte, chaque entreprise guadeloupéenne, un intérêt. À ces conditions, même
si aucun navigateur guadeloupéen ne remporte l’épreuve, la Guadeloupe gagnera !
————————— Brune Dolaïs