Spécial Tour de Guadeloupe 2019

Adrien Urcel sociétaire de l’USCG entaame sereinement son premier tour de Guadeloupe.

Adrien Urcel dans le grand bain

Le sociétaire de l’Union Sportive Cycliste Goyavienne (USCG) vivra, le 2 août prochain, sa première expérience du Tour de Guadeloupe. Ce n’est pas tout à fait un rookie, car il réalise une excellente saison avec un maillot du meilleur jeune, arraché lors du dernier Tour de Marie-Galante. Toutefois, le Tour de Guadeloupe, c’est une autre limonade.

Avec des moyennes parfois élevées et de brutales accélérations, le Tour de Guadeloupe Senior est sans doute l’une des compétitions sportives les plus difficiles de l’archipel. Quasiment, un rite initiatique pour les jeunes coureurs. Ce rite, Adrien Urcel, s’apprête à le passer. À 19 ans, le jeune Goyavien vivra son premier Tour de Guadeloupe chez les seniors. La saison dernière, il a fait partie des meilleurs jeunes de la catégorie junior avec une deuxième place au général du Tour de Guadeloupe Junior et un titre de champion de Guadeloupe. Il était donc prêt à entrer chez les grands.

De son point de vue, c’est aussi la réalisation d’un rêve d’enfant. Celui qui a grandi, émerveillé par les histoires de son père, lui aussi cycliste, avait hâte d’écrire à son tour un pan de l’histoire familiale. Il n’est pas seul dans l’aventure puisque son frère Damien vivra lui aussi son premier Tour. Pour les deux frères, tout a commencé il y a près de 10 ans à la fondation du club cycliste de l’Union Sportive de Goyave. Il est recruté, tout jeune avec quelques autres espoirs de la commune. Petit à petit, course après course, le jeune homme confirme ses prédispositions pour ce sport. Car suivre les pas de sa famille n’a pas été une contrainte, bien au contraire. « Pour moi, le vélo c’est une vraie passion, c’est aussi de l’amusement, même si je m’entraîne dur pour obtenir des résultats » confie-t-il doucement. Cette philosophie le suit dans son entraînement chez les seniors, et risque bien de lui servir pour ce nouveau Tour.

Des étapes et un maillot

Malgré une excellente saison, Adrien Urcel s’est fixé des objectifs précis, ambitieux mais pas inatteignables. Avec une équipe de quatre coureurs, plus ou moins jeunes, difficile de penser contrôler un peloton aussi versatile que celui du Tour de Guadeloupe. En revanche, les attitudes de mercenaires peuvent payer individuellement. Adrien l’a bien compris et espère surtout remporter une étape. « J’ai regardé le tracé, il y a moyen que je remporte l’étape entre Basse-Terre et Bouillante, elle est taillée pour moi ! » Avec son profil de grimpeur/puncheur, le jeune cycliste a les moyens de faire partie des cadors dans les bosses, à condition de ne pas se faire piéger et de savoir surveiller les bons coups. « Je dois être lucide, je ne me mets pas trop de pression, on verra au moment donné. » Outre les gains d’étapes, il entend aussi mettre la main sur le maillot du meilleur jeune, comme il l’a déjà fait à Marie-Galante. Sur le papier, il est parmi ceux qui ont les meilleures dispositions pour le faire. Toutefois, ce Tour voit arriver aussi du sang neuf dans pratiquement toutes les équipes, de jeunes loups qui auront leur partition à jouer. Mais Adrien est décidé, fort de son excellent début de saison. Après une phase de repos actif qui a suivi le Tour de Marie-Galante, l’équipe de l’USCG s’aligne pour dix jours de haute compétition qui testeront les capacités de ses recrues.

La fiche tech’

2e place au Tour de la Guadeloupe Cadets (2015).

2e place au Tour de la Guadeloupe Juniors (2018).

Champion de la Guadeloupe Juniors (2018).

Meilleur Jeune au Grand Prix de la Banane Durable (2019).

Meilleur Jeune au 63e Tour Cycliste de Marie-Galante (2019).

Le nouveau visage du tour

Depuis quelques années, le design du Tour de Guadeloupe, avec les pièges qui le caractérisent, avantageait les coureurs les plus complets et les plus malins du peloton. C’est bien sûr encore le cas, mais cette fois avec des spécificités tout à fait intéressantes.

Cette année encore, les habitudes sont bouleversées. Il y a une volonté du Comité régional de Guadeloupe de donner des airs nouveaux à la manifestation sportive la plus attendue de l’archipel. Le ton est donné dès le prologue. Il ne sera plus question du vélodrome comme l’année dernière. Cette fois, tout le peloton se dirige vers Le Moule. Le lancement du 69è Tour cycliste de la Guadeloupe y sera donné avec une étape en ligne. Les coureurs devront parcourir 1,7 kilomètre sur le littoral du Moule. Un parcours sans grande difficulté, mais avec un vent qui pourra contrarier certains. Comme d’habitude, le prologue servira à distribuer les maillots du Tour.

Saint-Claude autrement

Les équipes invitées auront la joie de mieux connaître l’un des joyaux de notre archipel. La Basse-Terre. Pour ce 69e Tour, les amateurs de sprint et les puncheurs auront tout intérêt à bosser la montagne, car ils partent pour quelques jours d’exercice d’intervalles en montagne. Les étapes 2 et 3, entre Petit-Bourg, Basse-Terre et Bouillante mettront les jambes à rude épreuve. Et c’est justement ce qui fera la beauté de ce Tour. Les stratégies mises en œuvre par les directeurs sportifs, ainsi que la résistance des coureurs aux difficultés topographiques de ce Tour donneront un beau spectacle aux amoureux de la compétition. La cerise sur le gâteau viendra de l’étape mythique de Saint-Claude qui sera abordée autrement. Plus de contre-la-montre en montagne, mais une arrivée, quasiment au sommet de la Guadeloupe. La difficulté sera de taille. Saint-Claude arrive après quatre étapes compliquées et l’une d’elles dessinée pour que les sprinters s’amusent (Sainte-Rose/Sainte-Anne). Après cela, le bal est fini. Il faudra sortir les mollets et développer de la puissance pour partir de Sainte-Anne et grimper jusqu’à Saint-Claude. L’étape comporte 8 sommets Grand Point Montagne. Elle révélera forcément le vainqueur de ce Tour.

Contre-la-montre dans les bosses

Cette fois, il faudra laisser Capesterre Belle-Eau pour aller à Baie-Mahault, pas vraiment du plat, pas vraiment de bosses, un mélange des deux qui obligera les coureurs à rester concentrés tout au long de ces 34,3 kilomètres. C’est encore une nouveauté pour le Tour, qui, jusqu’à présent, offrait un choix binaire entre la Montagne et le plat. Attention à la montée de Larifla à l’envers, qui surprendra plus d’un, surtout dans un contexte de contre-la-montre. En clair, cette année encore, le Tour de Guadeloupe se réinvente. On a souvent connu des tracés un peu répétitifs bien que tout à fait haletants, mais les options prises pour cette édition devraient pimenter le spectacle. Le tracé est audacieux, complexe, jamais vraiment simple, le manque de préparation, peut-être encore plus que lors des années antérieures, laissera de lourdes marques physiques, car selon les configurations de la course, il vaudrait mieux que tout le monde soit dans un état de forme équivalent.