Docteur Myriam Isidore. © Fred Sapotille
Selon les derniers chiffres de L’ORSaG (observatoire régional de santé de la Guadeloupe), le diabète touche 11 % de la population guadeloupéenne, soit 35 000 personnes, un taux deux fois plus élevé qu’en France hexagonale. Le diabète modifie irrémédiablement l’hygiène de vie du malade qui ne sait plus quel comportement adopter face à la pratique sportive.
Si un sportif développe du diabète, il est clair qu’il va devoir composer. L’approche de l’activité physique n’est pas la même selon le type* de diabète. « Pour le diabète de type 1 (DT1), l’insuline va réguler la glycémie, donc l’apport alimentaire va être important. Mais l’activité physique va rentrer dans le cadre d’une hygiène de vie. Dans le diabète de type 2 (DT2), il y a ce qu’on appelle une résistance à l’insuline. L’activité physique fait partie intégrante de la prise en charge thérapeutique, avec l’alimentation. Elle va casser cette résistance, c’est-à-dire que le déficit d’action va pouvoir être amélioré, surtout avec de l’activité physique d’endurance. », nous confie le Docteur Myriam Isidore, endocrinologue et diabétologue.
Pour le DT2, les sports d’endurance sont recommandés mais toutes les activités physiques peuvent être pratiquées. Pour les DT1, le choix de l’activité est important afin d’ajuster l’alimentation et le traitement, mais tous les sports sont possibles. Quoi qu’il en soit, il y a quelques réflexes à adopter.
Avant le sport
Il faut contrôler sa glycémie. Avant le début de l’activité, la glycémie doit être supérieure à 1,20 grammes.
- Selon la glycémie, le sportif DT2 peut se permettre soit de manger un peu plus, soit réduire sa quantité de médicament, car le sport va améliorer l’action de l’insuline (qu’il produit lui-même) et du traitement prescrit.
- Le sportif DT1 doit anticiper son activité physique en fonction de son alimentation, sa glycémie et la dose d’insuline qu’il va s’injecter. Il devra aussi s’injecter l’insuline sur la partie du corps la moins sollicitée par l’activité choisie.
Pendant la pratique
Il faut contrôler la glycémie et/ou être à l’écoute de son corps, si l’activité physique est intense ou/et prolongée, et s’alimenter si besoin.
En cas d’hypoglycémie, si le sportif est conscient, après un contrôle glycémique, il devra prendre 15 grammes de glucide, c’est-à-dire un aliment qui a le goût sucré ; cela correspond à une cuillère à soupe de sucre ou de confiture, 125 cl de jus, ou une petite cannette de soda, ne pas utiliser de boisson light. Il faudra contrôler la glycémie 15 minutes après. Si le sportif est inconscient, il ne faut pas tenter de lui faire avaler quelque chose, il y a un risque de fausse-route, il faut appeler les pompiers.
Après l’activité
- Le DT1, selon la durée et l’intensité, devra s’alimenter et adapter son alimentation selon sa glycémie.
- Le DT2 devra s’alimenter en fonction de la durée et l’intensité de l’activité, mais surtout rester vigilant quant à sa glycémie car l’effet du sport continue jusqu’à 3 heures après la fin de la pratique. Il y a donc un risque d’hypoglycémie en cas d’alimentation mal adaptée.
À savoir
GLYCÉMIE
> Inférieure à 0,92 ou 1 g = normale
> Entre 1 et 1,10 g = hyperglycémie modérée à jeun
> Supérieure à 1,10 g = pré-diabète
> Supérieure à 1,26 g = diabète
Il faut deux glycémies supérieures à 1,26 grammes pour parler de diabète
- Yvan Lemare