Willy Bissainte est un habitué du « Rhum ».
À 52 ans, le skippeur guadeloupéen participe à sa quatrième course transatlantique.
Après la mésaventure sur la dernière édition, il espère cette fois arriver à bon port,
et bien classé.
Willy n’a pas eu la chance d’aller au bout de
la course, lors de la dernière édition, lui qui
avait échoué en Bretagne. Mais il l’assure,
tout cela est derrière lui et ne compte plus
désormais. Il est focus sur cette édition 2022.
Il est confiant, sans toutefois se fixer d’objectif
précis. « J’aborde cette édition avec beaucoup
d’envie, de préparation et de concentration,
pour essayer de rattraper le coup du sort de la
dernière fois. Je me prépare depuis trois ans,
un peu tous les jours ». Willy Bissainte résume
en deux autres chapitres la préparation à la
Route du Rhum : chercher les soutiens financiers et s’entraîner.
« Je suis amateur
donc je dois travailler également pour
vivre. Mais la passion de la voile est
immense, intacte et le départ est attendu
impatiemment. »
«Me réconcilier avec le large »
Même si son budget reste relativement correct à ses yeux, Willy confie qu’il n’est pas
toujours évident de convaincre. Surtout en
cette période. « Les sponsors potentiels ont
du mal à jouer le jeu, aussi je remercie ceux
qui m’ont soutenu (Le skippeur les a évoqués,
nous ne les mentionnons pas ici, N.D.L.R).
Mon objectif est d’être au départ mais surtout d’être à l’arrivée et de me faire plaisir
entre les deux, de me réconcilier avec le large.
En fonction des conditions, je me donne trois
semaines pour arriver car les conditions sont
toujours aléatoires. On ne connait jamais la
météo. En 2014, j’ai
fait la traversée en 21
jours. »
Pour sa quatrième
Route du Rhum,
Willy Bissainte est à la barre d’un monocoque
Open 50, un bateau long de 15 mètres pour
4,70 mètres de large. Il affiche quelque peu
ses ambitions. « C’est une course, donc le plus
important c’est le classement. J’aimerais faire
mieux, je préfère terminer en 22 jours, avoir
un super classement que d’être là en vingt
jours et être mal classé. Je ne veux pas en
dire plus sur mes intentions mais j’aimerais
naviguer proprement, faire une belle trajectoire, faire avancer le bateau au mieux de ses
performances et surtout, avoir le moins
que de problèmes
que possible. » Tout
le travail effectué
en amont s’est justement concentré sur la réduction des soucis,
sur l’établissement de conditions optimales.
La Route du Rhum est une course en solitaire, mais Willy n’est pas tout seul durant la traversée de l’Atlantique. Contrairement à sa
course en 2018, il bénéficie cette fois de l’accompagnement d’un
ami qui fera office de
routeur. « J’espère
que ça va beaucoup
m’aider sur cette édition », dit-il.
« La plus belle course au monde »
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Willy
Bissainte n’a rien perdu de son enthousiasme
pour la mer. « Depuis que j’ai douze ans, je
fais de la voile. Depuis que j’ai trente-cinq
ans, j’ai pris le goût du large et de l’aventure. Il faut aimer la compétition, et la Route
du Rhum est la plus belle course au monde.
L’engouement est exceptionnel, on arrive à
la maison. On peut comparer cette course au
Tour de France ou à Roland Garros. Quand on
aime la mer, la Route du Rhum est la course
que l’on veut faire. 2010, 2014 ce sont des
supers souvenirs. Je vis en Guadeloupe, je
suis de la Guadeloupe, j’aime mon île et
j’aime la population. Ce serait un honneur
de partager et de montrer mon savoir-naviguer aux gens que j’aime et qui me soutiennent ».
Âge :52 ans (3 juin 1970)
Bateau :Tradisyon Gwadloup
Catégorie : Rhum mono
Nombre d’inscrits dans la catégorie :12
Nombre d’inscription :4e participation à la Route du Rhum
Meilleur résultat sur la Route
du Rhum :6e
en 2014 (catégorie
Rhum) sur 14 arrivés et 20 inscrits
de la catégorie.
Dernière participation, en 2018 : échouage en Bretagne
Budget : 200 K
Dernière participation, en 2018 : échouage en Bretagne
Budget : 200 K
————————— David Donotien
