Le surprenant backflip du CO Paris 2024

Le surprenant backflip du CO Paris 2024
Mike Larifla.

Le Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris de 2024 a proposé d’intégrer le breakdance dans son programme. Ce symbole fort de la culture hip-hop pourrait, désormais, être considéré comme un sport à part entière. En attendant la validation du Comité international olympique, prévue fin 2020, nous avons posé cinq questions à Michaël Larifla, acteur du monde hip-hop en Guadeloupe et danseur/chorégraphe, afin de mieux connaître cette discipline.

TIM’s : Qu’est-ce que le breakdance ?
Mike Larifla : Le breakdance, plus communément appelé le « b-boying » dans la culture hip-hop, est né au début des années 70, dans le Bronx à New-York. C’est une culture véhiculée par la danse. Les jeunes des quartiers défavorisés, souvent issus de l’immigration, se rassemblaient et faisaient des échanges culturels. Il y a eu beaucoup de mélanges. Du coup, on retrouve beaucoup de mouvements de salsa, de gwoka et de capoeira dans le b-boying ; et avec l’évolution, après une quarantaine d’années, on y retrouve d’autres influences culturelles.

TIM’s : Si on considère parler de sport, désormais, on parle aussi de compétitions. Comment s’organisent-elles ?
M.L. : À la base, dans la culture b-boying, on ne parlait pas de compétition. Il y avait des « gangs » de danseurs qui se retrouvaient dans des lieux divers, des discothèques par exemple, et se défiaient pour défendre une couleur, un quartier, un territoire. Ensuite, des jurys ont été intégrés. Aujourd’hui, on retrouve le plus souvent soit deux groupes soit deux individus qui se confrontent sous forme de clashs. C’est-à-dire en une seule fois, ou sous forme de tournois avec des tableaux puis des finalités, comme pour le football ou basket.

TIM’s : Quels critères sont pris en compte pour juger une performance lors d’une compétition ?
M.L. : Habituellement, on note la maîtrise technique, le rapport à la musique et la gestion de l’espace, mais dans le b-boying, l’un des critères importants reste la présence scénique.

TIM’s : Existe-t-il des mouvements spécifiques au breakdance ?
M.L. : Il y a quatre grandes familles dans la culture b-boying. Les « top rock », il s’agit des pas de danse que l’on fait debout, aussi appelés « pas de préparation » en France. Il y a des mouvements au sol, appelés les « footworks » ; c’est un travail des jambes avec des appuis sur les mains. Plus précisément, on commence à porter des appuis sur les mains pour accélérer une dynamique au niveau de la gestuelle des pieds et des jambes. Les « tricks »,
ce sont les enchaînements des mouvements acrobatiques. Enfin, il y a les « powermooves », appelés les « phases » en France, qui sont de grands mouvements circulaires continus. Certains b-boys se spécialisent dans des familles de mouvements. Cependant, au moment des grandes compétitions, ils piochent un peu dans tout pour avoir un break complet.

TIM’s : Quelles sont les qualités nécessaires pour être un b-boy ou une b-girl performant(e) ?
M.L. : Selon moi, pour être performant, il faut avoir un bon compromis entre de la tonicité et de la souplesse. Les b-boys peuvent être très souples mais ils doivent avoir une dynamique et une force dans le mouvement. Il faut aussi de l’endurance. Cela demande une bonne préparation physique et une bonne hygiène de vie. Cependant, je pense que l’aspect culturel, artistique et musical est le plus important. Ce qui devrait être compliqué à gérer aux Jeux olympiques. Il faudra prendre en compte la sensibilité de l’artiste au-delà de ses performances physiques. Le b-boy se doit d’être à l’écoute et créatif, peu importe sa souplesse, sa force ou sa tonicité.

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