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Le motocross à la recherche d’un souffle nouveau - TIM's Magazine

Le motocross à la recherche d’un souffle nouveau

Le motocross à la recherche d’un souffle nouveau

Le motocross est l’une de ses disciplines qui survit grâce à l’engagement et au dévouement de ses pratiquants. Car comme tous les sports mécaniques, son développement est très compliqué dans l’archipel. Manque de moyens, manque d’espace et coût de la discipline cumulés pèsent sur la dynamique que veulent pourtant impulser les clubs.

L’évolution du motocross encore en suspens

Le circuit de Merlande, au sein de la campagne Lamentinoise, accueille les compétitions de motocross. D’ailleurs, les pilotes n’ont guère le choix, c’est le seul circuit disponible depuis la fermeture de celui de Saint-François.

Il faut rouler dix bonnes minutes sur un chemin de campagne pour découvrir, caché dans une épaisse végétation, le circuit de Merlande. Durant les jours de compétition, l’écho des vrombissements mêlés à la musique est tout de même un bon guide.

Merlande est le théâtre de toute l’activité sportive du motocross dans l’archipel. Le circuit est, pour la centaine de pratiquants réguliers (toutes catégories et machines confondues) à la fois une aire d’entraînement et de compétition. Ce qui est un avantage car tous les pilotes se connaissent et forment une communauté, qu’ils soient classés en catégorie Quad, 65-85 ou en Élite. Cependant, cette unicité de lieu ne sert pas leur progression puisqu’ils connaissent le parcours par cœur. D’autant que ce dernier ne présente pas de difficultés techniques particulières. Les compétitions qui y sont organisées sont en tous points conformes aux attentes fédérales reconnues dans le calendrier de la saison.

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Des projets inachevés

Pour permettre à leur discipline (plus ou moins stationnaire en matière de nouvelles licences) de gagner en dynamisme, les encadrants et les anciens du motocross nourrissent plusieurs projets. D’abord, impérativement, trouver un espace capable d’abriter un circuit différent. « C’est notre priorité. Nous aurions besoin de 3 ou 4 hectares ailleurs en Guadeloupe pour muscler la formation de nos jeunes. Ils connaissent Merlande par cœur et nous avons du mal, surtout quand on entre dans les aspects techniques, à les surprendre par de nouveaux exercices. Il faut rivaliser d’astuces » expose Cyril Abadie, secrétaire du Guadeloupe Moto Club. Il y a bien l’ancien circuit de Saint-François, mais c’est loin d’être une solution idéale.

Dans une réaction en chaîne, le motocross peine à faire décanter des espoirs dans toutes ses catégories. Or, l’émergence d’une dizaine de bons pilotes déboucherait sur la création d’un pôle espoir au CREPS. «On fait tout pour éviter de tourner en rond, mais, vu notre situation, c’est extrêmement compliqué », continue le formateur. L’impulsion salvatrice, du côté de la ligue, tarde, elle aussi à venir. Les grands chantiers sont les mêmes depuis plusieurs années et n’ont pas vraiment avancé. Un statu quo qui est vecteur de tensions entre les clubs et l’instance administrative.

Les clubs, seuls moteurs de la formation

Les deux clubs de Guadeloupe (l’École de pilotage du Lamentin et le Guadeloupe Moto Club), forment une centaine de jeunes ou de débutants à la prise en main des machines. On ne parle pas ici de compétition mais de loisir, pour séduire, peut-être de nouveaux licenciés.

Les quelque 300 licenciés de motocross en font un sport dit « mineur». Pour autant, c’est aussi l’une des disciplines qui maximise le plus les potentialités de son réseau. Le bouche-à-oreille guide les curieux jusqu’au circuit, quand ce n’est pas la passion d’un membre d’une famille qui s’irrigue vers les autres.

Tous les samedis, ce sont près de 89 enfants qui se rassemblent pour profiter des cours qui sont dispensés par des pilotes diplômés. Tous les niveaux se mélangent, mais les exercices diffèrent. Pour les débutants, il s’agit de la prise en main de la machine, alors que les avancés participent à des programmes plus techniques. « On débute dès cinq ans. À ce stade c’est une simple initiation pour apprendre aux enfants à se déplacer d’un endroit à un autre. Quand ils comprennent cela, on leur propose un exercice qu’ils doivent maîtriser. Enfin, ils accèdent à un entraînement plus poussé avec beaucoup plus d’exigences techniques », détaille Éric Montout, à l’école de moto du Lamentin.

Une gestion inter-clubs

Pour décliner ces programmes, les clubs mettent à disposition les motos et les tenues. Des dépenses rendues possibles par les recettes des licences, l’action personnelle des membres, la mobilisation des sponsors et quelques subventions. Ces contraintes ne leur permettent pas d’accompagner les élèves qui désirent se lancer dans la compétition. « Quand les jeunes expriment l’envie de passer en compétition, ils doivent faire l’acquisition de leur propre moto et de leur propre équipement. Ce sont des dépenses pas évidentes pour les parents. Il faut compter 3 000 euros pour une moto enfant. » Malgré leur volonté de suivre plus étroitement leurs pupilles, les clubs doivent faire des choix. Ils ne peuvent pas compter sur la ligue.

La courroie de transmission est grippée, et les informations essentielles ne remontent pas toujours, ou alors ne sont pas suivies d’actions rapides sur le terrain. Les clubs sont donc en quasi auto-gestion, gèrent et entretiennent le site, veillent à la qualité de la piste, des missions qui ne leur incombent pas forcément. C’est grâce à leur passion que la discipline continue de vivre, et ils ont bien conscience que ce ne sera pas tout le temps suffisant.

La fiche tech’

Un peu moins de 300 licenciés.

La licence coûte entre 180 et 300 €.

Une moto (enfant) d’occasion ou neuve
coûte entre 2 500 et 3 000  €.

L’équipement complet c’est entre 150 et 200 €.

Une moto ou un quad (adulte/élite) peut coûter jusqu’à 10 000 €.

Jowan Édouard, le jeune prodige

Il n’est pas le seul espoir du motocross, mais son niveau force l’admiration du milieu. Ce jeune homme de 19 ans, arrivé au motocross un peu par hasard, survole depuis plusieurs années le championnat de Guadeloupe.

L’aisance est presque outrancière. Dans les courbes et les bosses de Merlande, Jowan Édouard évolue comme dans un salon. Dans les sauts, il fait corps avec sa machine, et s’il n’est pas le seul à afficher de bons résultats dans les compétitions, il est celui qui repart à chaque fois, avec le titre de champion de la Guadeloupe. Après la course, quand il enlève son casque, il dévoile des yeux qui s’illuminent de la passion que lui procure ce sport.

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Jowan Édouard.

À quatre ans, ses parents lui proposent plusieurs sports. Il fait quelques essais non concluants avant de tomber sur le motocross. Il demande alors à assister à un cours, et depuis, ne quittera plus les pistes de terre rouge. Très vite, il demande à participer à des compétitions. Mais pour cela, il lui faut son propre matériel, et c’est son grand-père qui le soutient en lui achetant sa première moto. Les résultats s’enchaînent, tous meilleurs les uns que les autres et son père prend le relais quand il faut partir en France courir vers de nouveaux horizons.

Le haut niveau, puis la blessure

En France, les parents de Jowan mettent tout en place pour lui garantir les meilleures performances. C’est un monde nouveau pour le jeune homme, et son père veut qu’il garde toutes les chances de faire ses preuves. « Son père s’est tout de suite mobilisé pour la carrière en France. Il a investi et cela a coûté beaucoup d’argent. Mais Jowan a pu participer aux championnats de France » se souvient Maya Édouard, sa mère. Les résultats suivent.

En 2017, Jowan Édouard termine 10e des championnats de France, commence à participer à d’autres compétitions, et pose les premiers jalons d’une carrière. « Tout allait vraiment bien, jusqu’à la saison hivernale. Je tombe et je me fais une fracture ouverte au bras avec une contusion au poumon. Je ne pouvais plus rouler, j’ai dû rentrer en Guadeloupe », explique Jowan Édouard. Le retour est aigre-doux. « J’étais vraiment déterminé à vivre ma passion définitivement en France. Mais c’est la vie, il faut s’adapter ». S’adapter sans trop s’attarder, car si Jowan Édouard est remis et brigue déjà la première place du championnat cette saison, il sait aussi qu’il ne doit pas trop tarder à repartir s’il tient à son rêve. « C’est la chasse au loup. Beaucoup de pilotes vont vite là-bas et tout le monde veut sa place au soleil ». Il faut donc reconstruire les conditions d’un nouveau départ. En attendant, Jowan brigue les courses de Merlande et travaille comme mécanicien dans un garage, prêt à saisir une nouvelle chance.

Les pilotes à garder à l’œil

Stéphane Salibur
#101 (18 ans) spécialisé en Supermotard (discipline mixte goudron – terre) participe au championnat épisodiquement, quand son programme de championnat de France le lui permet.

Les espoirs

Enzo Mussard
#11 (17 ans), champion espoir et vice-champion Élite 2018.

Matis Mercieux
#257 (14 ans), seul pilote en 125, 2 temps. Il n’a pas l’âge de rouler sur des motos plus puissantes. Il a le niveau technique et s’entraîne sérieusement pour monter sur les podiums.

Les kids

85cc – Le martiniquais Meidy Loudoux
#61, participe au championnat de Guadeloupe faute de compétition. Deux fois vice-champion.

Son challenger Yoan Alexis #81, a un niveau tout proche, une belle maîtrise technique, et souhaite accéder à la première place.

65cc – Bryan Mussard
#88 (9 ans), clairement le plus rapide du moment, cherche à dépasser tous les 85 cm3. On le sait appliqué, sérieux, motivé et infatigable.
Son challenger Djamal Juste-Watt #889 (9 ans 1/2), a une bonne gestion d’approche de la course, et une belle technique.

Quad

William Perse #27, John Perse #207 et le Saint-martinois Hubert Boucaud #21 dominent les épreuves et participeront au mondial du Quad 12h de Pont de Vaux au mois d’août.

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