Traditour 2022
Héritage de 20 ans de voile traditionnelle

Traditour 2022  Héritage de 20 ans de voile traditionnelle

L’édition 2022 du Traditour se tiendra du 13 au 17 juillet prochain et fêtera sa 20e bougie ! Rencontre avec Carl CHIPOTEL, l’un des acteurs principaux de cet événement phare de la saison de voile traditionnelle.

Le Traditour fête cette année ses 20 ans d’existence. Quel bilan peut-on tirer de ces 20 années de voile autour de la Guadeloupe ?

CC : Pour être totalement juste, ce ne sont pas les 20 ans du Traditour que nous fêtons. Ce sont les 20 ans du tour de Guadeloupe de voile traditionnelle. Il s’est d’abord appelé TGVT et ensuite Traditour après une petite crise de gouvernance que l’on a connue en 2017. Pour autant, indépendamment des clans ou des parties, on a décidé que l’héritage est bien le nôtre et que la voile traditionnelle avait à célébrer ses 20 ans de tour.

A l’occasion de cet anniversaire, le public doit-il s’attendre à quelques surprises ?

CC : Concernant le contenu de ce Traditour un peu spécial, qui est un Traditour de reprise, on n’est pas encore sur les 10 jours de compétition mais sur 5 jours. Cette année nous avons une compétition extrêmement exigeante. Cette course de cinq jours est sans doute un tracé des plus difficile que l’on ait connu pendant ces 20 ans.
Au-delà de la course, nous avons décidé sur la plage de Capesterre, qui est la plage de départ et d’arrivée de la course, qu’il y aurait un final avec un plateau que l’on appelle le Tradiboucantage et qui sera animé par Eric Lefèvre. Il y aura également des invités experts qui vont parler de la compétition et de son histoire, comme Xavier Cordoval qui est l’un des seuls survivants des membres créateurs de cette compétition en 2002. Il y avait à l’époque Laurent Bernier
qui est décédé et d’autres acteurs. Nous retracerons avec eux l’historique de cette compétition, et évoquerons aussi d’autres enjeux liés à notre pratique, notre patrimoine et aux enjeux maritimes et environnementaux liés à la Guadeloupe. Il y aura donc un joli plateau à la fin et on s’attelle à ce qu’il soit le plus riche possible.

Peux-tu nous parler un peu du tracé de ce Traditour ? Y a-t-il des étapes qui s’annoncent déjà décisives ?

CC : Comme je le disais précédemment, c’est un parcours inédit qui est une boucle autour de la Grande-Terre et de la Basse-Terre en excluant cette fois-ci les îles du Sud (Marie-Galante, Désirade et les Saintes). Mais une boucle symbolique qui n’avait jamais été réalisée et qui offre un parcours sans doute des plus exigeant qu’on ait connu en 20 ans avec un départ le mercredi et une arrivée le dimanche à Capesterre.

Il y aura des étapes importantes car on est passé d’une course aux points depuis l’an dernier à une course au temps, comme pour la course cycliste. La première étape est une étape très rapide qui est Capesterre / Gosier , il y aura ensuite le Gosier / Saint-François qui est une étape qui sera un peu plus longue. C’est à partir du milieu de la journée que l’on va voir se dégager les leaders. À partir du lendemain, Saint-François / Petit-Canal qui est aussi une étape très longue, qui à mon avis bouleversera le classement général et donnera une première physionomie, presque à mi-course, de ce que sera le classement final.

En fin de programme, le samedi et le dimanche, on a une traversée de la côte sous le vent de Deshaies à Gourbeyre qui sera très périlleuse. Ce sera une course qui sera nerveusement difficile et physiquement éprouvante parce qu’on connait les vents erratiques de la côte sous le vent. Il peut y avoir au final des écarts qui seront extrêmement importants. D’ailleurs, le premier doute est de savoir si tous les canots pourront rallier l’arrivée pour valider la manche. Cette course n’est pas inédite, on l’avait faite dans le sens inverse à l’époque du TGVT. C’est une course qui est réalisable et avec la vitesse des canots actuellement, on aura sans doute un très beau vainqueur avec une étape qui fera la différence. Enfin, le dernier jour, Gourbeyre / Capesterre est une étape qui est difficile avec le canal des Saintes.

Sur le plan de la navigation, ton équipage est souvent aux avant-postes, comment se présente ce Traditour pour vous ?

CC : En ce qui concerne notre équipage, oui on a des ambitions qui sont très fortes pour ce Traditour même si on sait que cette saison, et depuis même l’an dernier, il y a de nouveaux canots qui sont sortis des chantiers. La concurrence sera donc bien là et on essaye, avec hélas des moyens qui ne sont pas encore forcement à la hauteur de nos ambitions, de se positionner aux avant-postes. C’est d’autant plus difficile qu’organiser et naviguer en même temps est loin d’être évident. Mais on ne va pas se plaindre et on essaye d’optimiser tout ce qui peut l’être pour être bien aux avant-postes et essayer pourquoi pas d’inscrire notre nom dans le palmarès de cette course. On se battra et on verra bien quel sera le résultat à la fin.
—————————Sylvain Zèques