Novembre / Décembre 2019

Novembre / Décembre 2019

FUTSAL

L’UFOLEP a les crocs

Depuis le 1er septembre, il existe désormais deux championnats de futsal en Guadeloupe. Après le championnat créé il y a 3 ans par la Ligue Guadeloupéenne de Football (LGF), l’UFOLEP (l’Union Française des Œuvres Laïques d’Éducation Physique) a lancé sa propre compétition, appelée Kia Futsal. L’objectif de cette nouvelle entité est de donner une autre vision et une autre dimension au futsal guadeloupéen.

Tout commence en fin de saison dernière, quand l’équipe du FAX des Abymes et d’autres acteurs du monde du futsal décident de se séparer de la LGF. Selon les dissidents, la scission aurait trois causes.
D’abord, la différence de vision de la discipline. Ensuite l’absence de dialogue constructif avec la LGF et enfin un immobilisme apprécié comme un mépris envers les acteurs et amateurs du futsal, bien décidés à pratiquer leur discipline dans d’autres conditions. Sur la base de cet ensemble de griefs, ils se sont rapprochés de L’UFOLEP en juillet dernier, avec un nouveau projet futsal.

Le projet est rapidement validé et une commission futsal est créée le 21 août au sein de l’UFOLEP, avec pour ambition de proposer une vision alternative de ce sport en Guadeloupe. « On veut se battre pour faire admettre que le futsal n’est pas un dérivé du football. C’est un sport qui a sa propre histoire, certes récupérée par la FIFA, mais reste une discipline à part entière », explique Steeve Bistoquet, le responsable de la commission futsal de l’UFOLEP.

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© Intrusive pictures
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Place à la structuration

Pour structurer cette nouvelle entité, un cahier des charges a été mis en place et une stratégie de communication a été lancée. Des partenaires ont adhéré très rapidement, avec en tête de gondole Kia Motors, qui négocie une convention de naming baptisant la discipline “Kia Futsal”. Tous les clubs adhérents ont bénéficié d’une formation de communication digitale afin qu’ils puissent faire vivre leurs facebook, filmer et diffuser en direct leurs matchs, pour que les résultats soient disponibles quasiment en temps réel.

Un championnat constitué de huit équipes est effectif depuis le 1er septembre dernier. Elles s’affronteront trois fois, c’est-à-dire en match aller-retour-aller, en trois tiers de championnat, selon un calendrier qui définit chaque tiers de saison, soit vingt-et-un matchs à jouer au total. Les lundis et mardis, deux matchs par soirée sont joués ; les jours fériés et les dimanches, les matchs se jouent sous forme de plateau. Les lieux d’accueil sont les gymnases de Bouillante, de Petit-Canal et le Palais des Sports du Gosier. À la fin du championnat, les quatre premières équipes seront qualifiées pour les play-off, prévus du 1er au 8 mai 2019.

Au-delà du championnat, la commission futsal UFOLEP lancera une coupe de la Guadeloupe, en décembre prochain, et un All-Star Game, le 9 mars 2019. Pour renforcer sa structuration, elle a élaboré un programme de formations diplômantes de coachs mais aussi des formations d’arbitres et de délégués. Avec ces actions, l’UFOLEP espère pouvoir lancer une 2e division de Kia Futsal dès la saison prochaine, et s’imposer comme une référence du futsal.

VOILE > Route du Rhum

La Région vend du rêve à Saint-Malo

Plus d’un million de personnes ont fréquenté le village départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe entre le 24 octobre et le 4 novembre dernier. Au cœur de cette énorme machine, la Région Guadeloupe – partenaire majeur et exclusif – a mis en place une armada touristique dont les skippers ont été, parfois, les porte-drapeaux. À grand renfort d’artisans et d’artistes locaux, elle a construit ce qui se voulait être un bout de Guadeloupe, dans le froid et l’humidité de la cité corsaire. L’objectif est pleinement assuré et assumé. Vendre encore et toujours la destination Guadeloupe à de potentiels visiteurs. Et ça a marché. Le 1er novembre 2018, Ary Chalus a reçu la médaille d’or du tourisme international de la part de la Fédération Internationale du Tourisme. Du côté sportif, le Président de Région a réaffirmé son engagement à promouvoir les « carrières bleues », grâce à la valorisation des métiers de la mer. Et le chantier reste entier car, si cette 11e édition de la Route du Rhum a enregistré un nombre record de participants Guadeloupéens, la mer et son panel de carrières restent encore éloignés des perspectives locales.

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© Alexis Courcoux

ATHLÉTISME

Kenny Fletcher, en apesanteur

Il est sorti des Jeux Olympiques de la Jeunesse une médaille de vice-champion au cou. Elle vient clore une incroyable saison où le jeune homme n’a pas semblé toucher terre. Après un titre de champion de France en salle en février dernier et un titre de vice-champion d’Europe en juillet, il est définitivement dans le collimateur des recruteurs du haut niveau.

Sur le tarmac de l’aéroport qui le ramène de Buenos Aires, Kenny Fletcher peut enfin souffler… un peu. À 17 ans, le licencié de l’Athlétic Club de Baie-Mahault s’est payé une saison exceptionnelle, avec à la clé une amélioration de son record personnel à 13’25 qui lui permet de taquiner les talons du 13’12 d’un Wilhem Bélocian. Ça y est, le jeune homme tutoie la cour des grands et il le sent. « Cette saison m’a permis de réaliser que j’avais un pied dans le haut niveau. Cela signifie aussi que je dois être plus assidu dans mon alimentation et ma vie privée. En fait, j’ai une conscience plus aigüe des sacrifices qu’entraîne la performance. » Il a pourtant déjà l’expérience de la rigueur.

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Le 110 mètres haies, c’est de la technique, de la répétition, du rodage. Des gammes répétées sous l’œil acéré de son entraîneur, Ketty Cham. Le travail, aidé du talent de Kenny Fletcher, ne tarde pas à payer, et si bien que le jeune homme semble parfois démuni face à son succès. «Je suis un peu surpris, car je ne m’attendais pas à performer aussi vite. J’avais pensé mon éclosion un peu plus tardive, mais en même temps cela prouve que les entraînements sont justes. » En plus de lui permettre d’évoluer de manière régulière, Ketty Cham prépare aussi son poulain à attendre l’inattendu. « Buenos Aires, c’était un peu particulier. On était loin de la formule traditionnelle séries > demi-finale > finale. J’avais deux courses pour faire mes preuves ; en bout de chaîne, les points sont additionnés pour révéler le meilleur athlète. » Pas le temps de gérer, il faut être à fond dès le premier starter.

Pour tout recommencer

Après sa semaine de décompression passée à Paris, le retour en Guadeloupe s’annonce intense. Au programme : un passage de cadet à junior, avec des haies à 99 cm contre 91 auparavant. « Il faudra tout recommencer. C’est-à-dire renforcement de la technique, touché de piste, précision, vitesse. Je dois tout adapter à mes nouvelles haies. » Du travail en perspective, toujours en lien avec le recrutement français. Sur ce point, Kenny Fletcher refuse de se mettre la pression. « Je fais ce que j’ai à faire, je prends ce que j’ai à prendre ; si demain tout s’arrête, cela voudra dire que j’aurais fait, aux haies, ce que j’avais à faire. » Relativisme flagrant qui n’oblitère pas l’objectif Paris 2024. « Je ne pense pas à Tokyo. En 2020, j’aurai 19 ans, ça me semble juste ; mon objectif, c’est plus Paris. Après, si on me recrute pour Tokyo, je ne refuserai pas. » Ce serait loin d’être impossible. L’encadrement français a le nez sur le chrono. Et c’est l’argument de poids pour le jeune Fletcher. La saison en junior pourrait bien être plus décisive qu’on ne le pense.