Thibault VAUCHELCAMUS : « J’aimerais gagner cette fois »

Thibault VAUCHELCAMUS : « J’aimerais gagner cette fois »
Thibault « goûte » à sa troisième cuvée de Rhum. Son ambition est toute simple : continuer de progresser. Cela a de quoi retenir l’attention, quand on sait qu’il a déjà fini sur les marches du podium de la Route du Rhum

« Cela se jouera entre dix et douze jours »

Le skippeur ne cesse de penser aux détails. Il n’oublie pas qu’une fois le bateau élancé, plus rien ou presque ne peut être revu. Thibault Vauchel-Camus se veut donc méticuleux et attentif à ce qui se passe sur chaque mètre-carré du bateau. « On vérifie tout, précise-t-il, les cordages, l’électronique, l’énergie. On est à la loupe pour prévenir tout souci pour être au poil. Quand on est parti, il faut qu’on soit à 100%, le bateau comme le bonhomme. On peut toujours faire une escale, mais cela joue forcément sur les performances. »
Son meilleur résultat sur la Route du Rhum, c’est une 2e place dans sa catégorie (Class40) lors de sa première course, en 2014. Et en 2018 il prend la 3e place en catégorie Ocean Fifty. Dans la tête de Thibault Vauchel-Camus, progresser signifierait-il arriver le premier dans sa catégorie ? Il ne s’en cache pas. « Nous sommes huit au départ dans cette catégorie et après avoir fait 2e et 3e , j’aimerais beaucoup gagner cette fois. Mais ce sera dur. Arriver ce serait déjà pas mal, et de s’offrir le bonheur d’une arrivée en Guadeloupe dans la liesse de la foule et gagner serait l’apothéose. Cela fait quatre ans que tous mes choix de préparation sont orientés vers la victoire sur la Route du Rhum ». Cela fait donc quatre ans que Thibault Vauchel-Camus se prépare. Cette préparation prend en compte des risques qu’il connait bien. « Je profite de mon expérience de 2018 où j’ai touché la victoire du bout des doigts, mais une avarie m’a fait perdre trente heures ». Alors Thibault ne veut rien laisser au hasard. « Cela va se jouer à la fiabilité du bateau jusque dans les détails mais aussi à la maitrise du skippeur sur son bateau. Pouvoir être à fond tout le temps, sans prise de risque ». Être à fond tout le temps, en mer, cela veut dire dormir très peu. Le navigateur dit que cela s’apprend. La vigilance de tous les instants est nécessaire car le risque est permanent. « Le bateau présente des risques de chavirer : on n’a pas de lest. Quand le bateau chavire, il reste à l’envers. Le risque est plus grand. Il faut donc allier vitesse et prudence ».
Pour faire une belle course, Thibault comte donc sur sa longue préparation, notamment physique, faite de navigations en solitaire. Il assure que cette mise en forme n’est pas évidente quand il faut en même temps s’occuper d’aspects administratifs et financiers. « Avec la période Covid, c’est un vrai travail de trouver les sponsors, il faut être un bon commercial ».
Vauchel-Camus affirme que cette Route du Rhum met du baume au cœur. Une allusion à ceux qui l’entourent et le soutiennent. « On sait pourquoi on se lève le matin, on peut s’appuyer sur une équipe pour que le projet soit viable. Il n’y a pas plus accompagné qu’un solitaire, sans l’équipe ce n’est pas possible. La Guadeloupe est en moi et j’y suis très attaché. Cela me motive d’autant plus pour faire un bon résultat ». Bien préparé, bien entouré, Thibault pronostique que la course se jouera entre dix et douze jours. « Cela dépendra, dit-il, de la météo et des problèmes. Car il y en a toujours. » W
Âge :44 ans (15/10/1978)
Bateau :Solaires en Peloton – ARCEP
Catégorie : Ocean Fifty
Nombre d’inscription :3 participation à la Route du Rhum
Meilleur résultat sur la Route du Rhum :22e (Class40) en 2014 ; 3e (Ocean Fifty) en 2018
Budget : 700 k€
————————— W.J.