Le surf, un spo(r)t différent

Il n’était ni le plus doué, ni le plus redouté, mais le jeune Saint-Lucien De’André Calderon, 14 ans, s’est imposé au championnat national de tennis de table , en catégorie sénior, à la fin du mois de septembre 2019. Une vraie sensation pour ce jeune homme dont le parcours personnel ne le destinait en rien au sport de haut niveau. 

Timide, économe en gestes, mais l’œil vif et le sourire toujours rivé à un coin de ses lèvres, De’André Calderon est un adolescent de 14 ans, on ne peut plus normal. Enfin, autant qu’on puisse l’être quand, dans la même année, on enterre son père et que la maison familiale part en cendres, que sa mère essaie, tant bien que mal, de garder la stabilité du foyer, d’hôtel en hôtel. La famille Calderon n’avait certes pas tiré une bonne main de départ. Et pourtant. De’André ne se contentera pas d’être un assez bon élève, le tennis de table lui donnera l’occasion de briller de la plus improbable des manières.

Un sport de sensations

Le surf est un sport qui connaît la force de ses atouts de séduction. Il procure des sensations nouvelles très prisées des enfants et adolescents. « La vitesse, l’aspect ludique du surf sont des caractéristiques qui plaisent énormément aux enfants » détaille Théo avant de lâcher « et puis arriver à se déplacer dans un élément qui est lui-même en mouvement, c’est quelque chose d’assez unique, qui n’existe nulle part ailleurs ». Pourtant des idées reçues continuent, bloquant encore le public. Parmi elles, le coût et la difficulté sont les deux arguments qui ont la vie dure. Théo, lui, les balaie. Concernant la difficulté, il est fortement envisageable de savoir se tenir debout au bout de trois séances, voire d’être autonome et de pouvoir glisser. Côté porte-monnaie, là aussi il n’en est rien. « Une fois que l’on a sa planche et son Licra, on peut aller où l’on souhaite car l’océan est libre d’accès pour tout le monde » philosophe Théo. Pour débuter, comptez 150 euros pour une planche tout à fait correcte.

Théo Racoupeau, gestionnaire Ride In 971

Un sport de valeurs

Comme tout sport, le surf transmet des valeurs, notamment chez l’enfant. En l’occurrence cela amène beaucoup d’autonomie et de confiance en soi car « le jeune se retrouve seul, dans l’eau avec des vagues. Même s’il y a un moniteur avec lui pour l’encadrer, le but du jeu c’est de le laisser autonome au bout d’un certain temps ; et justement, c’est une démarche qui le fait grandir » L’autonomie c’est également celle des parents, puisque Ride In 971 dispose d’un service de  ramassage sur plusieurs communes de l’archipel pour emmener les enfants sur des spots peu connus, loin des plages surchargées d’autres apprentis surfeurs.

Éricka Mérion, Directrice du conseil d’administration du CREPS
Éricka Mérion, Directrice du conseil d’administration du CREPS