Le tir à l’arc, entre patience et plaisir

Michael MONDER, champion de Guadeloupe 2019 de tir à l’arc en extérieur, licencié du club de Capesterre Belle Eau « YO ARCHERS CLUB ».

Les 22 et 23 juin derniers avaient lieu les Championnats de Guadeloupe de tir à l’arc en extérieur. L’occasion pour TIM’s de se pencher sur une discipline Olympique encore discrète en Guadeloupe, alors que des formidables archers représentent l’archipel et les îles du Nord lors de compétitions nationales, et maintenant internationales.

La pratique du tir à l’arc n’est pas nouvelle en Guadeloupe. Depuis 1983, nombreux ont été les archers à décocher leurs flèches sur le site qui longe la mer. Certes l’évolution de la discipline s’est faite doucement, mais depuis quelques années le nombre de licenciés est en augmentation. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, les performances à l’échelon national s’enchaînent avec, notamment, des participations récurrentes aux championnats de France pour plusieurs archers guadeloupéens. Il s’agit de performances car la qualification ne se fait pas par ligue ou par zone, mais par points au niveau national. Donc nos archers ont le niveau des meilleurs Français. « Et maintenant nous pouvons également nous distinguer à l’international » s’enorgueillit Philippe Faure, le président de la ligue. « Nous venons depuis peu d’être intégrés à la zone Amérique Centrale Caraïbes et donc nous pouvons nous challenger avec des tireurs de niveau mondial ». La Ligue guadeloupéenne a déjà participé l’an dernier au 23e Jeux d’Amérique Centrale et de la Caraïbe à Barranquilla en Colombie. Le Champion de Guadeloupe, Michael Monder s’est qualifié pour ces jeux et en garde un souvenir impérissable. « Ce qui est génial avec ce sport, c’est qu’il te permet de voyager à travers le monde. Tu peux te confronter à des archers qui participent aux Jeux olympiques ». Car oui, le Tir à l’arc est une discipline Olympique… en fonction de l’arme pratiquée. Seul l’arc dit « classique » est Olympique. L’arc dit « à poulies » lui, ne l’est pas. Il s’agit du même sport, mais la pratique est différente, un peu comme le 100 m sur piste et le 60 m en salle.

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Un sport pour les optimistes

Même si le tir à l’arc progresse en Guadeloupe, «les licenciés sont un peu frileux à l’idée de faire de la compétition» selon Philippe Faure. «Si pour le championnat nous sommes une trentaine, c’est le bout du monde. Alors nous essayons de les rassurer en disant que c’est bon enfant, mais il est vrai que c’est un sport très exigeant, notamment au niveau du stress, qu’il faut arriver à canaliser». Pour être un bon archer, il faut être calme et surtout arriver à avoir une parfaite régularité dans le geste. «Il faut vraiment être patient» confirme Michael Monder, «parce que tu peux progresser très vite, et stagner pendant des années. Tout dépend de la patience que tu vas mettre à te perfectionner à l’entraînement». Par ailleurs, comme tout sport individuel, le tir à l’arc pousse le sportif à beaucoup se remettre en question. «Ça travaille énormément ta personnalité» détaille le champion de Guadeloupe, «Car si tu te laisses gagner par la colère, le découragement ou le pessimisme, tout s’écroule. Donc c’est un sport où il faut être optimiste pour réussir». La clef de la réussite pour Michael, c’est avant tout le plaisir. «C’est un conseil que j’aimerais transmettre, surtout aux jeunes qui pratiquent la compétition. Ne vous laissez pas prendre par l’engrenage de la gagne, de la performance. Il faut savoir se faire plaisir avant tout. Ce détail-là, le mot plaisir, ça te permet de faire un retour quand ça ne va pas, ou que ça ne fonctionne plus, tu peux faire machine arrière, pour pouvoir mieux rebondir».