« Karukéra »
l’hippodrome de Guadeloupe
L’unique hippodrome de l’île géré par l’association Karukéra, « l’île aux belles eaux » est situé au Nord Grande-Terre à Saint-Jacques. De nombreux jockeys de la métropole et de la Caraïbe s’y déplacent chaque année afin d’y réaliser des courses de chevaux de Galop[1] et de Trot[2]. Malgré le contexte difficile, les paris et les courses s’y déroulent durant la saison pour le plus grand bonheur des passionnés.
Tim’s Magazine est allé à la rencontre des personnes qui font vivre ce bel endroit et font rêver les visiteurs avec de belles courses…
[1] Course de plat ou les chevaux galopent. / [2] Course de chevaux à l’allure du trot sur toute la distance
André JACOBY-KOALY
Président de l’association « Karukéra »
Depuis quand êtes-vous à la présidence de ce bel endroit ?
Et Pourquoi ?
Le nombre d’années je ne sais plus exactement (plus de 15 ans), mais je me rappelle juste que les choses allaient mal pour les courses, et j’ai été sollicité par certains amis pour essayer de sauver l’activité en Guadeloupe et pérenniser ce sport. Je rappelle que je suis bénévole à l’hippodrome et enseignant de profession. Je suis dans les chevaux depuis la naissance je dirai, et dans les courses depuis la création de cet hippodrome, et c’est par passion que cette discipline a pris le dessus sur le football, le hand-ball ou le cyclisme chez moi. Je suis propriétaire de chevaux, entraineur et anciennement éleveur, mais malheureusement on ne peut pas tout faire.
Comment l’aventure a- t-elle commencée pour vous ?
J’ai pratiquement toujours fait partie de l’aventure de cet hippodrome (créé en 1966 par mon oncle Michel JACOBY-KOALY) car avec mon père et mes oncles je ne ratais pas une réunion de courses, et je ne manquais surtout pas les grandes discussions entre ces passionnés depuis mon plus jeune âge.
Quelles sont les différentes courses qui s’y déroulent ? Quelle organisation ?
Sur cet hippodrome, l’association « Karukéra » que je préside organise 12 réunions de courses pour un total de 86 courses dont 12 de trotteurs et 74 de galopeurs. Les plus célèbres sont le Grand prix du Conseil Régional au mois de juillet, le Grand prix du Conseil Départemental en août et le Grand prix Groupama au mois de mars. Pour ces réalisations nous sommes toute une équipe de bénévoles. Pour l’organisation ça peut paraître simple, mais c’est beaucoup de travail en amont mais aussi en aval.
Actuellement nous préparons déjà la saison prochaine en accord avec les maisons mères, les ministères de tutelle et la Préfecture.
Retour sur le dernier événement de la saison, le Grand Prix du Conseil Départemental le 24 octobre dernier, quel est votre ressenti ?
Entre satisfaction et déception car je me dis que nous avons pu boucler la saison, mais en même temps déçu car il s’agit d’un évènement festif qui ramène à l’hippodrome entre 2000 et 2500 personnes, à cause de la situation sanitaire et des nouvelles obligations règlementaires, cette évènements a perdu de sa superbe.
Des paris (PMU) à la course ? Quelques mots ?
Concernant les paris, chaque réunion de courses (hors huis clos) nous organisons le Pari Mutuel Hippodrome (PMH) en direct avec notre prestataire de l’Hexagone. Pour le Grand Prix du Conseil Régional nous organisons un Quarté Régional qui est ouvert aux Antilles et à la Guyane. Avec France-Galop nous avons la promesse de pouvoir organiser des courses Prémium qui seront diffusées en direct à la télé et ouvertes au réseau intégral du PMU dès la fin des travaux du nouvel hippodrome.
Quelles sont les différentes courses qui s’y déroulent ? Quelle organisation ?
Sur cet hippodrome, l’association « Karukéra » que je préside organise 12 réunions de courses pour un total de 86 courses dont 12 de trotteurs et 74 de galopeurs. Les plus célèbres sont le Grand prix du Conseil Régional au mois de juillet, le Grand prix du Conseil Départemental en août et le Grand prix Groupama au mois de mars. Pour ces réalisations nous sommes toute une équipe de bénévoles. Pour l’organisation ça peut paraître simple, mais c’est beaucoup de travail en amont mais aussi en aval.
Actuellement nous préparons déjà la saison prochaine en accord avec les maisons mères, les ministères de tutelle et la Préfecture.
Retour sur le Grand Prix
du Conseil Départemental
Retour sur Le Grand Prix du Conseil Départemental, dernier évènement de la saison 2021 le 24 octobre avec Isidore BOUAZIZ et Yoann BABOT
Isidore BOAUZIZ
Agé de 34 ans, il est arrivé en Guadeloupe il y a 6 ans. D’abord venu pour faire des courses, il s’est ensuite installé après être « tombé amoureux » de l’île. Dès la première année, il a été Cravache d’Or [1] en se distinguant avec 13 victoires. Il a été respectivement les deux années suivantes 2 et 3 au classement et de retour après une période d’arrêt au 1er rang à date en 2021.
[1] La cravache d’or est une distinction qui récompense le jockey ayant obtenu le plus grand nombre de victoires en une année en France.
Comment s’organise une journée de course ?
“Le matin, j’entraine les chevaux avec mon nouvel entraineur et patron Sébastien JOUSSELIN, ancien jockey qui partage son expérience et me donne des conseils. L’après-midi, je monte les courses et c’est à moi de tout faire pour emmener les chevaux à la victoire. Je tiens particulièrement à remercier les proprietaries des chevaux de Monsieur JOUSSELIN qui me font confiance et m’accompagnent toute l’année.
Quelles sont les différentes courses que tu montes ?
« Il y en a plusieurs, les courses des deux ans, le Grand du Conseil Régional en juillet pour lequel j’ai fini 2e, j’ai une très bonne jument, c’est la première fois qu’elle courait. Il y a aujourd’hui le Grand Prix du Conseil Départemental des deux ans, mais aussi la Course du Haut avec les meilleurs chevaux, Les réclamés ou on vend les chevaux, et bien d’autres… ».
L’objectif pour nous est d’avoir, comme on dit dans notre langage “carton plein” (monter toutes les courses). C’est-à-dire réussir toutes les courses. Par exemple aujourd’hui il y avait 7 courses mais je n’ai choisi d’en faire que 5 pour me préserver pour la dernière et mettre toutes les chances de mon coté pour gagner le Grand Prix du Conseil Départemental».
Et tu montes aussi des courses en dehors de la Guadeloupe ?
“Oui, je fais des courses aussi en Martinique, ce qui me permet au cumul de finir avec le meilleur classement à 23 victoires et j’espere gagner à nouveau aujourd’hui”. Après moi en Guadeloupe, on retrouve mon meilleur ami et concurrent Cédric REYNAUD qui a 13 victoires, ma concurrente et collègue Luana LALUNG seule femme jockey des Antilles, originaire de la Martinique qui monte avec nous et a aussi 13 Victoires”.
Isidore finira 3e… au classement du Grand Prix du Conseil Départemental et garde la Cravache d’Or.
Échange avec Yoann BABOT, jeune jockey prometteur, vainqueur du Grand Prix du Conseil Départemental du jour (quelques minutes avant sa victoire).
Yoann BABOT
Yoann a 19 ans et pratique l’équitation depuis l’âge de 9 ans et demi et a commencé à monter les chevaux de course à l’âge de 13 ans. Il est parti à l’âge de 16 ans dans l’école de course hippique à Gouvieux pour faire un Bac Pro Conduite et Gestion d’Entreprise pendant 3 ans puis a choisis de retourner en Martinique pour monter en course dans son île natale. Durant ses 4 années, il a monté des courses 64 fois, a obtenu 34 places et 10 victoires dont 4 en Guadeloupe, 6 en Martinique.
Il aussi eu l’opportunité d’acquérir une expérience en Belgique et à Cagnes-sur-Mer.
En toute modestie, à la question des ses ambitions Yoann nous répond :
« Mes ambitions ne sont pas nécessairement d’être le meilleur mais d’être un jockey polyvalent, correct dans la monte en respectant les chevaux, les propriétaires et l’environnement bien sur sans oublier les autres jockeys. Je souhaite rester dans le classement des 3 à 5 premiers de tous les jockeys».
Dans 3 à 5 ans où te vois-tu ?
« Je me vois plutôt à l’étranger, pour acquérir encore plus d’expérience ailleurs aussi car je suis déjà aller en Angleterre faire un stage et l’année prochaine en Australie ou à Miami. »
Que dirais-tu aux jeunes pour les encourager à découvrir les courses ?
« C’est très bien de commencer dans le parcours par l’équitation pour apprendre les bases dans le classique puisque ce sont des chevaux qui sont beaucoup plus détendus, plus calmes. Et une fois que l’on a l’équilibre, la force et le mental surtout, pourquoi ne pas essayer de monter un premier cheval de course qui soit de préférence assez âgé, détendu et aguerri pour envisager de poursuivre et d’apprendre le métier si on aime. »
Et comme il n’y a aucun hasard et que des rendez-vous, nous retrouvons Yoann quelques minutes après sa victoire du jour pour le féliciter et l’écouter :
«Je suis très fier de moi, très fier du cheval, très fier aussi de la confiance que les entraineurs m’ont donné surtout Monsieur Patrick PENELOPE. C’est un très grand travail à accomplir depuis le début car c’est le fait de monter un bon cheval mais aussi de garder la pression et gérer le stress avec tout ce que cela comporte puisqu’il s’agit d’une grande course bien dotée. Je suis aussi fier de la jument que de moi car j’ai gagné avec elle dès notre toute première course et ainsi de suite arrivé en Guadeloupe nous gagnons le Grand Prix du Conseil Départemental. J’espère qu’on pourra aller loin avec cette jument car je continue de la monter en Martinique et pourquoi pas gagner à nouveau le Grand Prix du Conseil Départemental cette fois pour les 3 ans».
Vous l’aurez compris, Tim’s Magazine sera au rendez-vous et ira encore plus loin dans la découverte du monde hippique…
